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Plusieurs milliers de personnes marchent à Bruxelles contre l'antisémitisme

Une marche nationale contre l'antisémitisme s'est tenue dimanche dans la capitale, à l'initiative du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB), du Forum der Joodse Organisaties (FJO) et de la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA). Placée sous haute surveillance, cette marche se voulait citoyenne et sans récupération politique.

Au moins 4.000 personnes, selon les chiffres de la police de Bruxelles-Capitale, étaient réunies, dès 14h00, sur la place de la Chapelle. Ce rassemblement, se voulant sans bannières ni calicots, fait écho à la "peur" ressentie dans la communauté juive à l'égard de la recrudescence des incidents antisémites en Europe, particulièrement depuis le 7 octobre, date de l'attaque terroriste du Hamas en Israël. 

Des drapeaux belges flottaient au vent, parmi quelques pancartes où l'on pouvait lire: "Il ne faut pas être juif pour lutter contre l'antisémitisme", ou encore "Jewish joy is resistance" ("La joie juive est une résistance"). Passant devant le Musée juif et la Grande synagogue, le cortège s'est ensuite rendu sur la place Poelaert, où étaient prévus des chants et des prises de parole.  

La population palestinienne est avant tout victime de ses propres dirigeants

Parmi le cortège, notre équipe rencontre un groupe venu en famille. Un homme nous rappelle qu'il n'y a aucun rapport entre la marche et la politique israélienne. "Non, ça n'a strictement rien à voir. En tant que Juif, d'abord, mais en tant que citoyen surtout, il y a une distinction évidente à faire. Ici, on marche contre toutes les formes de haines. L'antisémitisme, d'abord, mais toutes les formes de racisme bien entendu, puisque l'antisémitisme fait partie malheureusement du racisme. C'est l'expression simplement de gens qui ne veulent pas vivre dans des sociétés de haine", confie le participant.

Nous l'interrogeons sur ce qu'il pense de la guerre et des victimes palestiniennes dans le conflit. "Le droit d'Israël de se défendre en réaction à l'attaque horrible du 7 octobre est pour moi une évidence. Que la réaction de l'armée israélienne qui est engagée dans une guerre asymétrique, avec des adversaires qui ne respectent pas les règles de la guerre. Même si elles sont horribles, il y a des règles. Et qui font du terrorisme. À partir du moment où on est face à des terroristes, on ne doit pas s'attendre à avoir des réactions construites et posées. La population palestinienne est bien entendu une victime évidente de ce conflit, mais elle est selon moi, d'abord et avant tout, victime de ses propres dirigeants, et ensuite des circonstances. Et le tout est dramatique", répond-il.

Pas de bannière

L'Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) a marché au sein d'un bloc commun, quelque peu à l'écart du cortège principal, se disant "contre l'antisémitisme et toutes les formes de racisme" et dénonçant fermement "l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme à des fins racistes ou islamophobes".    

Un bloc juif féministe et antiraciste a pris part au cortège, se voulant "en cohérence avec les valeurs démocratiques et la rigueur morale que nécessite la lutte contre l'antisémitisme - dont la recrudescence récente en Belgique et à travers le monde est alarmante."  

Aucune bannière partisane n'était de la partie, mais un grand nombre de personnalités politiques ont fait acte de présence, tels que Paul Magnette (PS), Rajae Maouane (Ecolo), Georges-Louis Bouchez (MR), Sophie Rohonyi (DéFi), Elio Di Rupo (PS) ou encore Maxime Prévot (Les Engagés). Le PTB avait annoncé son absence, jugeant l'événement instrumentalisé pour empêcher la critique à l'égard de l'État d'Israël.

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