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Elisabeth Borne s'est fixé comme objectif de mener la réforme des retraites "sans que ça tourne au bras de fer", répétant qu'il n'y a "pas de recette magique" si ce n'est "travailler un peu plus longtemps", vendredi lors d'une réunion publique dans le Calvados.
"On n'est pas en train de se dire qu'on va faire une réforme pour embêter les Français", a plaidé la Première ministre devant une soixantaine de personnes rassemblées à Evrecy, où Mme Borne se présente aux élections législatives des 12 et 19 juin.
"Il faut qu'on se donne l'objectif de le faire sans que ça tourne au bras de fer. Les Français sont des gens responsables et ça doit être possible", a-t-elle insisté.
Se prêtant au jeu des questions-réponses avec la salle, la Première ministre était interrogée sur sa certitude "que cette réforme irait au bout", alors qu'Emmanuel Macron a affirmé ce vendredi dans une interview à la presse régionale qu'elle entrerait en vigueur "dès l'été 2023".
Faisant valoir que le but était d'abord "d'arriver à se mettre d'accord" avec les partenaires sociaux notamment, Mme Borne a aussi souligné qu'il n'y avait selon elle "pas de recette magique".
"Si on veut financer notre système de retraites, notre modèle social (...) il faut bien qu'on arrive à se parler de la façon dont on veut progressivement travailler un peu plus longtemps, en tenant compte de la difficulté des métiers", a-t-elle lancé.
Le sujet des retraites s'est invité à plusieurs reprises durant son heure d'échanges avec les électeurs de la 6e circonscription.
"J'ai 1.600 euros par mois", a notamment détaillé un homme de 77 ans, qui a cotisé 43 ans en travaillant chez l'ascensoriste Otis. "Ma femme, elle, touche 400 euros par mois. Elle a eu 40 centimes d'augmentation, ça fait un demi croissant par mois", a-t-il ironisé.
"J'ai bien conscience que des Français ont des pensions très modestes", a convenu Mme Borne, promettant d'examiner le cas de son épouse et assurant de la volonté de l'exécutif de revaloriser les petites retraites.
Plus tôt vendredi, Mme Borne s'était rendue dans une Maison France services, où elle a dit vouloir lutter contre "le sentiment que les services publics sont de moins en moins accessibles".
"Cette campagne permet de bien marquer que l'on est à l'écoute des Français et qu'on est déterminé à leur apporter des réponses en termes de santé, d'écoles, de services publics, en donnant plus de proximité", a-t-elle insisté.