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"Il y a des odeurs persistantes": des parents s'inquiètent de l'état de l'école de leurs enfants, que propose le gouvernement pour rénover?

"Problème d’hygiène", "risque d’incendie", "odeur persistante": le message que nous laisse une maman de la région liégeoise via le bouton orange Alertez-nous est très alarmant. En effet, celle-ci dénonce de nombreux problèmes dans l’école de ses enfants, l’école communale Alfred Heyne, située à Ougrée.

"Dans la section maternelle, il y a une odeur persistante d'urine qui émane des canalisations, des champignons et des taches d’humidités aux murs, grosse tache au niveau des prises électriques murales, également", ajoute-t-elle. "Les élèves et les enfants vivent dans ces conditions toute une semaine !"

On ne sait pas ce qu’ils respirent là-dedans

La maman, qui a souhaité rester anonyme, précise que la direction de l’école n’a rien à se reprocher, car elle s’efforce de faire appel aux autorités compétentes. Seulement, rien ne semble véritablement bouger pour le moment. Sauf que le moment dure depuis deux ans, selon son mari.

"Cela va faire au moins deux ans, on essaie de savoir où ça en est, on nous dit que c’est en cours, seulement, on ne voit rien bouger… Pire, cela continue de se dégrader. Quand les enfants entrent dans la voiture, ils puent, ils sentent l’urine", explique-t-il, tout aussi inquiet que sa femme. 

Outre l’aspect repoussant de l’intérieur de l’école, c’est surtout la santé des enfants qui inquiète ce couple. "On ne sait pas ce qu’ils respirent. Qui dit que dans quelques mois, ils n’auront pas des problèmes de santé à cause des moisissures ? Il y a des champignons et des taches partout…"

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Résultat, ces parents, qui affirment que les autres parents pensent la même chose, explique songer à changer leurs enfants de l’école. "C’est dommage, car le corps enseignant est super, mais les installations sont médiocres".

Afin de constater par nous-mêmes les dires des parents, nous avons voulu pénétrer dans l’enceinte du bâtiment. Malheureusement, ces accès nous ont été refusés par les autorités compétentes.

Un problème qui ne date pas d’hier

Si la situation concerne ici une école d’Ougrée, il semble que le problème ne soit pas récent dans la région. En effet, il y a un petit peu plus d’un, nous nous étions rendus dans une école de Jemeppe-sur-Meuse qui se trouvait dans un état assez inquiétant.

À l’époque, le Ministre du Budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden, avait promis que des efforts seraient faits. "Les besoins sont importants. Il y a un sous-investissement clair depuis de nombreuses années", admettait-il, il y a un an.

9 millions de m² étaient à rénover dans les écoles de Wallonie et de Bruxelles. Pour ce faire, 4 milliards devaient être trouvés. 2 milliards l’avaient déjà été.

Un an après, nous aurions voulu retourner dans cette école de Jemeppe-sur-Meuse afin de voir si des avancements avaient été effectués. La directrice de l’établissement assurait que des travaux étaient en cours, malheureusement, nous n’avons une nouvelle fois pas pu nous rendre à l’intérieur de l’établissement.

Quid alors ?

Un an plus tard, Frédéric Daerden est toujours ministre du Budget. Il a accepté de faire le point sur l’évolution de la situation dans les écoles de la Fédération. Pour rappel, un plan d’investissement exceptionnel était né lors du conclave d’octobre 2021, lors duquel un accord sur le refinancement des bâtiments scolaires à hauteur d’un milliard d’euros avait été trouvé.

"Le plan sanitaire est en cours de réalisation", assure-t-il. Ce plan prévoyait la rénovation des sanitaires de 400 établissements scolaires pour 25 millions d’euros. "Ensuite, il y a le chantier du milliard. Durant le début de cette année, nous avons pu boucler le décret, mais aussi l’arrêté d’application", précise-t-il. 

Concrètement, qu’est-ce que ce plan ? "Dans le cadre de ce milliard, nous avons décidé d’avoir 4 appels à candidature. Un premier a été lancé et finalisé il y a quelques semaines. C’est en cours d’analyse, et en début de l’année prochaine, on va pouvoir attribuer ce premier appel qui est de 300 millions, qui est pour l’enseignement fondamental". 481 candidatures avaient été reçues pour ce premier appel.

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Pour les trois suivants, il va falloir s’armer d’un petit peu plus de patience au niveau des établissements scolaires. "Il y a quelques jours, nous avons lancé le deuxième appel, pour 200 millions d’euros, pour les hautes écoles". Cet appel se clôturera le 12 mars prochain. 

Le 3e appel, qui concerne l’enseignement obligatoire interviendra lors du premier trimestre et le dernier sera lancé lors du dernier trimestre 2024. "C’est vraiment sur les rails, quand on additionne tout, on est sur l’ordre de 2 milliards complémentaires aux enveloppes classiques. Nous avons pu concrétiser des réflexions que nous avions cernées en début de législature", explique-t-il. 

En 2023, 285 chantiers ont été lancés pour un montant de subventionnement total de 140 millions.

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