"J'ai une crise depuis 65 jours": Nicolas développe des migraines sévères "du jour au lendemain", sa vie devient un enfer

Cela fait maintenant huit ans que la vie de Nicolas a viré au cauchemar. Cet habitant de Franière, dans la commune de Floreffe, a développé des migraines sévères et chroniques alors qu'il n'avait encore que 21 ans. "C’est arrivé du jour au lendemain", nous confie-t-il.

"C'était une journée normale", se souvient Nicolas. "C'était au matin, en me levant". Il a été frappé par "une crise très forte" qui l'a poussé chez le médecin. "Il m’a directement prescrit des médicaments sans passer par un neurologue". À ce moment, Nicolas est encore loin de s'imaginer le calvaire qui va être le sien. 

D'un jeune homme sportif en pleine forme physique (il faisait du tennis et du CrossFit.), l'état de Nicolas s'est rapidement dégradé. "Je pesais 75 kilos, maintenant j’en fais 115", regrette-t-il. Une prise de poids importante survenue en quelques mois à peine. 

La faute, nous dit-il, à tous les médicaments que les médecins vont lui prescrire. Et des médecins, Nicolas va en voir beaucoup. 

Ça n'allait pas

"J’ai été voir plusieurs neurologues. Je suis d’abord allé à [l'hôpital] Mont Godinne où on m’a dit que j’avais de la tension dans l’œil donc je suis allé voir un ophtalmologue, mais on m’a dit que ce n’était pas le cas. Puis on m’a dit que j’avais peut-être une lésion, mais pas du tout". Au fil des rendez-vous, Nicolas va se faire balader entre les différents hôpitaux. "Je suis allé une fois à Liège, mais ça ne m’a pas plu donc je suis allé à Namur. Malheureusement, j’ai dû retourner à Liège car ils sont mieux équipés. Mais ça n’allait pas car on me donnait toujours plus de médicaments. Je suis retourné une nouvelle fois à Namur où on m’a prescrit un médicament qui coûte 1000 euros par mois". 

Des allers-retours incessants et épuisants. Heureusement, Nicolas peut emprunter le véhicule de sa maman avec qui il vit.

Les rendez-vous se suivent et se succèdent au fil des mois et des années, mais tout ce qui change dans le quotidien de Nicolas, c'est le dosage de ses médicaments qui ne cesse d'être augmenté. Pour exemple, on lui a prescrit jusqu'à 300 mg d'antidépresseur (venlafaxine), un dosage qui est désormais heureusement en forte baisse (75 mg) en vue d'être arrêté. Mais ce n'est pas le seul médicament, loin de là. "L-thyroxine, bisoprolol, venlafaxine, lyrica, xanax, CBD… Ça fait une belle liste", glisse-t-il avec un petit rire jaune. "J’ai essayé à peu près tous les médicaments".

J'ai une crise depuis 65 jours

Aujourd'hui, après huit ans de migraines, sa vie est devenue un enfer. "Je ne peux pas sortir sans ma maman parce que j’ai un comportement parfois agressif quand je suis trop mal et j’ai une phobie sociale. Je reste alité la majorité de la journée, c’est rare que je sorte de la maison. Je ne peux quasiment rien faire. Je mets d’office un casque anti-bruit, même en dormant. C’est rare que je l’enlève, sauf quand je sais qu’il fait calme". Et le mal ne s'arrête pas. "Ici, j’ai une crise depuis 65 jours. La crise s’arrête parfois en fin de journée, mais c’est très rare".

Fatigué de toutes ces années de souffrance, Nicolas n'en peut plus et s'emporte contre les médecins. "Je ne veux plus être pris pour un idiot par les neurologues. À Namur, ils ne peuvent pas me soigner donc ils m’envoient à Liège puis à Liège ils me renvoient à Namur. C’est compliqué de me dire que de 21 à 29 ans j’ai eu des crises impossibles à soigner et qu’à 29 ans je n’ai toujours pas avancé".

Il nous confie avoir même déposé une plainte auprès de l'ordre des médecins contre une neurologue qui l'aurait très mal reçu. 

Quel espoir ?

Les options s'amenuisent pour Nicolas. Il a épuisé pratiquement tous les spécialistes entre Namur et Liège et aucun n'a réussi à le soulager efficacement. 

Cependant, une nouvelle solution potentielle lui est parvenue. "Un rhumatologue qui me soigne m’a renseigné une autre neurologue du côté de Wavre. Ça fait un peu loin, mais si ça vaut le coup il n'y a pas de souci". Le rendez-vous est pris pour la mi-novembre.