Une école supprime le traditionnel cadeau pour la fête des mères, Sophie s'offusque: "Bientôt, on ne pourra plus rien fêter"

Sophie (prénom d'emprunt) nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour exprimer sa colère. Il y a quelques jours, elle apprend que l'école de ses enfants ne célébrera pas les fêtes des pères et mères cette année. À la place, les enfants fêteront "la fête des gens qu'on aime". Une façon de "garantir à chacun, peut importe son parcours, de pouvoir mettre les personnes qui comptent pour lui". Pour Sophie, cette décision est incompréhensible.

"J'ai été choquée. On veut nous enlever les fêtes des pères et mères sous prétexte qu'il faut inclure les enfants des parents séparés ou homosexuels. C'était une tradition. Il faut apprendre à vivre avec les différences", confie-t-elle.

Mariée depuis 10 ans, Sophie assure prôner la tolérance de "toutes les familles". Mais selon elle, la célébration de la fête des mères et de la fête des pères est importante. À la maison, la famille continuera de les célébrer. Mais elle déplore qu'à l'école, le cadeau pour la fête des mères ainsi que celui de la fête des pères appartiennent désormais au passé.

Et selon elle, la proposition de l'école pour "une fête pour les gens qu'on aime" présente des inconvénients. "Les enfants aiment plusieurs personnes. On va leur demander de choisir les personnes à qui offrir leurs cadeaux. Dans certaines familles, je n'imagine pas les réactions que l'on pourra avoir", déplore Sophie. Avant d'ajouter : "Bien sûr, je ne mourrai pas de ne pas avoir mon collier de coquillettes cette année. Mais je trouve ça triste. On fait de quelque chose qui n'a jamais été un problème, un souci. Bientôt, on ne pourra plus rien fêter", souffle la mère de famille. Car aujourd'hui, la crainte de Sophie semble être de voir les fêtes religieuses et traditionnelles disparaître progressivement. "On nous enlève un droit. Je veux que l'on garde nos traditions. Ensuite, on nous supprimera Noël, Pâques. C'est mon combat et je veux me faire entendre", s'agace-t-elle. 

Kristel Rents, la directrice de l'école communale de Jamioulx, a expliqué cette décision prise cette année par son équipe.

"Les enseignantes et moi avons pris la décision de remplacer la fête des mères et la fête des pères par "la fête des gens qu’on aime", à force de voir des enfants qui viennent de familles monoparentales, de familles recomposées et de familles homoparentales. Elles étaient un peu mal à l’aise vis-à-vis de ces enfants, même si elles discutent beaucoup avec eux. Cela reste quand même une peine pour un enfant de fabriquer un cadeau pour sa maman alors que sa maman est décédée. Elles ont changé ces fêtes-là pour faire leur propre tradition", précise-t-il.

Les professeurs ont ainsi choisi une date (le 26 mai) entre la fête des mères et la fête des pères. "Pour éviter qu’on vienne avec du langage courant "on fête papa" ou "on fête maman". Elles ont choisi la "fête des gens qu’on aime" pour mettre à l’honneur la personne qu’ils souhaitent fêter. Les enfants reviendront à la maison avec deux cadeaux et choisiront de mettre à l’honneur la ou les personne(s) qu’ils ont envie de fêter", ajoute Kristel Rents. 

La directrice commente également les réactions des parents qu'elles a reçues dernièrement. "J’ai reçu des réactions des positives et négatives. C’est inévitable. Le changement entraîne des frustrations ou des contentements. Je m’attendais à avoir des remarques de ce genre. Je ne suis pas étonnée. C’est la première année qu’on met cela en place. On a profité que la fête des mères tombe pendant les congés scolaires. Cela nous a fait réfléchir à ces fêtes-là, même si ce n’était pas la raison de ce changement", conclut-elle.

Jean-François Mahieu, le directeur de la communication de la Ministre de l’Education Caroline Désir, précise de son côté que cette décision prise par cette école "relève de la liberté pédagogique" et n'est donc pas à remettre en cause.