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Incroyables crédits hypothécaires en dessous de 1% d’intérêts: pourquoi est-ce dangereux pour les banques belges?

Ce matin dans sa rubrique Bel RTL Eco, l’économiste Bruno Wattenbergh nous a proposé "de revenir sur ce taux incroyable de 1% de taux d’intérêt hypothécaires, mais aussi sur les rumeurs d’une bulle hypothécaire possible".

Un cap dans les taux d’intérêt planchers a été atteint la semaine passée, avec un taux à moins de 1%. Comment est-ce possible ?

0,96% pour être précis. Mais attention, ce taux est exceptionnel. En fait, le taux d’intérêt se compose de 3 éléments. 1ère composante : le loyer de l’argent qui est très bas, proche de zéro, grâce aux injections de cash européenne. 2ème composante du taux d’intérêt : la prime de risque. Alors les conditions de ce prêt à 0,96% ne sont pas officiellement connues, mais les garanties du client et son apport propre doivent être très solides, deux éléments qui, mécaniquement, diminuent la prime de risque attachée au taux d’intérêt. 3ème composante : la marge commerciale qui finance le coût d’attraction du client et les frais de gestion ; une marge que la banque peut décider de laisser tomber pour attirer un bon client, comme votre grande surface vous vends des tomates pelées à perte pour vous attirer dans ses murs. En conclusion, ce taux est une exception, mais oui les taux d’intérêt sont très bas pour l’instant et les taux hypothécaires également.


Ce qui inquiète certains les économistes, évoquant même un risque de bulle immobilière

D’abord parce que contrairement au reste de l’Europe, la masse totale des prêts hypothécaires augmente et, résultat, pour la 1ère fois, la dette des ménages belges dépasse le total de leurs revenus annuels nets. Ensuite parce que les crédits sont moins bons, plus risqués.


Pourquoi la masse des prêts hypothécaire augmente-elle si fortement ?

Parce que le prix de l’immobilier augmente, parce que le Belge veut absolument acheter et que s’il emprunte donc plus, il met moins de fonds propres.


Mais ce portefeuille est quand même garanti par des biens immobiliers ?

Oui, mais si les Belges mettent moins de fonds propres, dans un contexte où les prix de l’immobilier ont augmenté, il y a donc de plus en plus de crédits à risques, de mauvais risques dans ce portefeuille belge de prêts hypothécaires. Vous rajoutez à cela que les taux d’intérêt pourraient augmenter et rendre ces crédits déficitaires pour les banques concernées ou encore que le patrimoine des Belges est fort inéquitablement réparti pour amortir ce risque, et bien certains économistes craignent un effet boule de neige. Conclusion : la Banque nationale a demandé aux banques de se constituer un matelas de capital supplémentaire pour couvrir ces risques hypothécaire.

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