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L'industrie alimentaire va réglementer la publicité des influenceurs pour lutter contre le surpoids de enfants

C'est une des nouvelles mesures prises par le Belgian Pledge, qui regroupe 52 entreprises alimentaires et distributeurs actifs en Belgique.

Les enfants sont des consommateurs faibles et qu’il faut donc protéger. Les études indiquent que les enfants de moins de 12 ans ne sont pas encore capables de faire face de manière suffisamment critique à la publicité et au marketing. Alors qu’ils sont de redoutables influenceurs voire des PRA.

PRA ?

PRA, ce sont les initiales de Principal Responsable des Achats, c.-à-d., « le membre du ménage qui est le plus souvent responsable du choix des marques pour les produits d'alimentation, boissons courantes et produits d'entretien pour le ménage ». Si, le plus souvent, dans la famille, c’est la maman, les enfants ont une influence déterminante sur certains produits, notamment alimentaires.

Si on les bombarde de publicités, ou pire, si les influenceurs qu’ils suivent leur recommandent des marques, ces enfants auront tendance à dicter leur volonté d’achat aux parents, sans réellement d’esprit critique.

Mais c’est dans tous les secteurs. Pourquoi cet engagement spécifiquement du secteur agroalimentaire ?

Parce que cette industrie est directement et indirectement responsable du surpoids, voire de l’obésité des enfants en Europe. Pour vous donner une idée, en Belgique, presque un enfant sur quatre est en surpoids. Un en enfant belge sur dix est obèse ou sévèrement obèse. Ce qui cause bien sûr un risque de santé publique non négligeable.

A ce fléau médical, mais aussi social et économique, il y a des risques sérieux qui pèsent sur ce secteur de voir le législateur durcir ou prendre toute une série de normes contraignantes.

Depuis 2012, ce secteur a donc pris volontairement des initiatives pour cadrer la publicité à la télévision, dans les écoles et sur les sites web des entreprises. En juin 2017, le Belgian Pledge a élargi ces initiatives à 9 canaux supplémentaires dont les profils d’entreprise sur les réseaux sociaux, tels que Facebook et Youtube, des jeux interactifs et le marketing SMS et mobile.

A ce jour, 52 entreprises se sont engagées à suivre cet engagement.

Quelles sont les nouvelles initiatives prises dans ce 3ème volet de mesures ?

Des critères nutritionnels plus stricts pour pouvoir faire de la publicité auprès des enfants, un élargissement des règles aux influenceurs en ligne, qui prennent de plus en plus de places dans les facteurs de décision des enfants. Et enfin, un test sur un système de plaintes.

"L'alimentation saine est l’un des piliers d’une bonne santé. Il est important de cuisiner le plus possible avec des produits frais et de promouvoir une alimentation saine auprès des enfants dès leur plus jeune âge. Je suis ravi que le secteur alimentaire réfléchisse avec nous et qu’il prenne également des initiatives pour un marketing responsable envers les enfants de moins de 12 ans. Nous avons encore du chemin à parcourir, mais c’est très encourageant que nous voulons travailler ensemble en tant que partenaires à une alimentation plus saine et équilibrée pour tous nos enfants", a commenté le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.

Dominique Michel, la patron de Comeos, la fédération belge du commerce et des services, se félicite de ces engagements et souligne que "la Belgique est le seul pays où les commerçants et les traiteurs signent également cet engagement. Concrètement, tous les supermarchés de Belgique soutiennent le Belgian Pledge, ce qui prouve qu’une publicité responsable envers les enfants nous tient à coeur. Ainsi, nous essayons de contribuer de différentes manières à la lutte contre l’obésité".

Est-ce fiable de faire confiance ainsi à l’industrie pour en quelque sorte s’autoréguler ?

Oui, d’abord parce que ce sont des experts relativement indépendants qui vérifient ces engagements. Ensuite, en 2020, il y a une transparence forte grâce au web … et son tribunal médiatique. Enfin, le législateur est en général plutôt lent pour s’adapter à l’évolution technologique.

Et puis, n’oublions pas non plus que les associations de consommateurs comme Test Achats veillent aussi au respect de ce type d’engagements de l’industrie.

> Consulter les rapports de monitoring 

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