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Les agriculteurs tremblent: les investisseurs s'emparent de leurs terres

De plus en plus de terres agricoles font l'objet de spéculation financière. D'importants groupes d'investissement rachètent les terres à prix d'or et font grimper les prix. A la Foire agricole de Libramont, les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme.

Plusieurs dizaines de membres de comités de riverains, issus des quatre coins de Wallonie, ont distribué des tracts dans les allées de la foire agricole de Libramont pour sensibiliser l'opinion publique et dénoncer ce qu'ils qualifient de "gaspillage" de terres agricoles en Wallonie au profit de la création de zonings industriels. "Nous ne sommes pas contre l'extension de l'activité économique mais nous sommes contre le fait que cela se fait au détriment des bonnes terres de culture alors qu'il y a de l'espace disponible avec les friches industrielles ou les terres impropres à la culture", résume-t-on au Comité des riverains de Weyler-Hondelange (province de Luxembourg) où l'on dénonce un projet de zoning industriel de l'intercommunale Idelux qui serait installé sur 44 hectares de bonnes terres agricoles.

Pas d'expropriation tant que des zones de friche sont libres

Ce comité de riverains, comme celui des Haut-Sarts, en région liégeoise, opposé à l'extension d'un zoning à Oupeye, demande dès lors qu'aucune expropriation de terre agricole ne soit réalisée tant que des zones en friche sont encore libres et que les parcs industriels existants ne sont pas complets à 100%. Et ces comités de riverains d'évaluer à 10.000 hectares la superficie des friches industrielles en Wallonie alors que, selon leurs calculs, 50 hectares de terres cultivées correspondent à l'alimentation de base pour environ 3.500 personnes.

Les prix flambent

D'autres souci touchent les agriculteurs: les rachat de terres par des investisseurs. Ce matin, une de nos équipes est allée à la rencontre d'agriculteurs qui souhaitaient acheter un terrain dans la région. Mais alors que ces terres se vendent aux alentours de 15.000 euros l'hectare, les groupes immobiliers en proposent 40.000 euros, ce qui exclut les agriculteurs de la partie. Des investisseurs achètent aussi les terrains à ce prix, et les louent ensuite aux agriculteurs, avec le risque évidemment que le coût pour ces derniers ne cesse de grimper.

Ce business, qui touche à l'outil de production des agriculteurs, inquiète les professionnels du secteur qui espèrent une réaction des politiciens.

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