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Au procès Wesphael, la reconstitution du drame choque les parties civiles: "Il est complètement dans le déni, il y a beaucoup d'incohérences"

Le procès de Bernard Wesphael se poursuit devant la Cour d'Assises du Hainaut, où l'accusé répond du meurtre de son épouse Véronique Pirotton. La juge d'instruction et les inspecteurs de police intervenus au moment du drame étaient à nouveau à la barre ce matin. La reconstitution des faits a été évoquée aujourd'hui, comme l'expliquent Julien Crête et Xavier Preyat dans leur compte-rendu d'audience, pour le RTL info 13h.

La diffusion de la vidéo était attendue... Sous le regard du jury, des juges et de Bernard Wesphael, la Cour d'Assises est revenue sur la reconstitution des faits filmée le 8 novembre 2013. Sur les images, on découvre notamment l'accusé assis sur le lit de la chambre 602, commentant les trois chutes de la victime quelques minutes avant le drame. Une enquêtrice représente Véronique Pirotton: un nouveau moment difficile pour les parties civiles.

"Il faut avoir le courage de la voir"

"C'est le dernier endroit où Véronique était encore en vie et c'est très difficile de subir cette reconstitution mais il faut avoir le courage de la voir", confie Bernard Sohet, cousin de Véronique Pirotton.

La sœur de la victime, Nadine Pirotton, estime que cette reconstitution permet certaines conclusions. "Il y a des choses qui ne sont pas justes puisque, quand on voit la reconstitution, il est tout à fait clair que la personne qui est dans la chambre peut voir la personne qui est dans la salle de bain. Il dit 'je n'ai pas pu la voir', mais on voit qu'il y avait de l'éclairage dans la salle de bain. S'endormir après une dispute pareille, ça me semble impossible", dit-elle.

Sur ce document, on découvre également comment Bernard Wesphael a tenté de prodiguer les premiers soins sur la victime, couchée dans la salle de bain.

 

"Il est complètement dans le déni"

Ce matin, le clan Wesphael a choisi de garder le silence, l'avocat de la défense refusant de nouveau de s'exprimer.

Lors de le l'audience de ce matin, une audition de Bernard Wesphael 6 jours après les faits a également été présentée. Il y commente les faits avec davantage de recul, et confirme que selon lui, la victime est morte étouffée suite à la prise de médicaments.

"Il est complètement dans le déni et il y a beaucoup d'incohérences par rapport à ce qu'il raconte et par rapport au dossier que l'on connait", note Bernard Sohet.

Tel un "metteur en scène"

Dominique Demoulin était en direct de la Cour d'Assises du Hainaut dans le RTL info 13h. D'après notre journaliste, c'est avant tout l'attitude de l'accusé qui a marqué cette matinée: "calme, placide, détaché".

Concernant cette reconstitution, elle compare l'accusé à un metteur en scène qui indique aux figurants les gestes qu'ils doivent poser, en prenant par moment leur place.

Bernard Wesphael dit avoir écrit 7 ou 8 fois ce qu'il s'est passé la nuit du 30 octobre 2013. Dans sa dernière version écrite ce matin, il dit: "Je me souviens de tout".

"Ce détachement est-il compatible avec l'état d'esprit d'un homme qui rejoue la mort de la femme qu'il aime", se demande la journaliste. Difficile de répondre, "peut-être Bernard Wesphael est-il sous calmant au moment de la reconstitution, 8 jours après les faits?", se demande encore Dominique Demoulin.

Cette reconstitution  ne peut pas expliquer toutes les blessures qui se trouvent sur le corps de Véronique Pirotton, mais Bernard Wesphael l'a répété: "Je n'ai pas frappé mon épouse".

Lors de la deuxième audition de l'accusé, une occasion d'y voir un peu plus clair a peut-être été manquée  car un policier lui a demandé s'il voulait passer le test du polygraphe. Bernard Wesphael a répondu oui à trois reprises, mais cela ne s'est jamais fait...

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