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La présidente du parti de Lula jugée pour corruption au Brésil

(Belga) La Cour suprême du Brésil (STF) a commencé mardi à statuer sur le sort de Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de Luiz Inacio Lula da Silva, accusée de corruption et blanchiment. Ce jugement est lié à l'opération "Lavage Express", qui a révélé un gigantesque réseau de corruption lié notamment aux marchés publics de la compagnie pétrolière d'Etat Petrobras. Des dizaines de personnalités politiques de tous bords ont déjà été mises sous les verrous, y compris l'ex-président Lula (2003-2010), incarcéré depuis avril.

Le mari de Mme Hoffmann, Paulo Bernardo, ex-ministre de la Planification de Lula, était également jugé par le STF pour la même affaire. Les procureurs accusent le couple d'avoir reçu en 2010 un million de réais (environ 568.000 dollars au taux de change de l'époque) issus de détournements de fonds de Petrobras pour financer la campagne qui a permis à Gleisi Hoffmann de se faire élire au Sénat. Ils encourent une peine maximale de 12 ans de prison pour corruption et de 10 ans pour blanchiment, au terme d'un procès qui pourrait s'achever dès ce mardi où s'échelonner sur plusieurs audiences. La procureure-générale Raquel Dodge a également requis une amende de 4 millions de réais (près d'1 million de dollars au taux de change actuel). Mme Hoffmann, 52 ans, qui est devenue présidente du PT en juin 2017, a affirmé dans un communiqué attendre le jugement avec sérénité, soulignant qu'elle avait été "injustement accusée, sans aucune preuve". Sa défense a indiqué que tous les comptes de sa campagne de 2010 avaient été "déclarés et intégralement approuvés par la justice électorale". Une condamnation serait un nouveau coup dur pour le PT, en pleine déliquescence depuis la destitution controversée en 2016 de la présidente Dilma Rousseff, dauphine de Lula. Cette destitution, qui a mis fin à 13 ans de pouvoir de la gauche au Brésil, est considérée comme un "Coup d'Etat" par le PT. Accusé d'avoir reçu un appartement en bord de mer en guise de pot-de-vin pour favoriser une entreprise de bâtiment, Lula, 72 ans, a commencé à purger en avril une peine de 12 ans et un mois de prison pour corruption. L'icône de la gauche dit avoir été condamné sans preuve et être la victime d'un complot pour l'empêcher à se présenter à la présidentielle d'octobre, pour laquelle il demeure en tête des intentions de vote malgré son incarcération. (Belga)

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