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Le géant pharmaceutique GSK reconnu responsable d'un accident mortel survenu en 2015 à Rixensart

La société GlaxoSmithKline Biologicals (GSK) a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel du Brabant wallon à une amende de 180.000 euros, assortie d'un sursis de trois ans pour ce qui excède 120.000 euros. La société était poursuivie après un accident mortel survenu à Rixensart, le 4 août 2015.

Le 4 août 2015 sur le site de GSK à Rixensart, le manque d'eau dans une chaudière en fonctionnement avait provoqué l'explosion de celle-ci. La porte métallique du local dans lequel elle se trouvait avait été projetée sur un travailleur. L'homme a été blessé mortellement.

D'après les experts qui ont examiné la chaudière après l'accident, l'entreprise avait laissé fonctionner l'appareil alors qu'il ne répondait plus aux normes de sécurité. Initialement, la chaudière était équipée de deux dispositifs de sécurité, coupant automatiquement le brûleur lorsque le niveau d'eau n'est plus suffisant. Or, un des deux avait été désactivé volontairement, et l'autre n'a pas fonctionné.

Les avocats de la défense, à l'audience, avaient contesté les résultats de l'expertise et demandé l'acquittement de GSK à titre principal. Ils avaient rappelé qu'une mention dans le casier judiciaire de la personne morale qu'est l'entreprise pharmaceutique pourrait être très préjudiciable à ses activités, l'empêchant d'accéder à certains marchés publics.

Le jugement rendu mardi estime qu'il y a effectivement eu des manquements dans le chef de l'entreprise. Après la neutralisation du premier dispositif de sécurité de la chaudière, aucun élément du dossier ne démontre que le fonctionnement du deuxième a été vérifié, et la commande d'un nouveau dispositif pour remplacer le premier n'était pas encore planifiée.

Pour le tribunal, l'entreprise n'a pas respecté certaines dispositions légales, ni prévu de procédures garantissant de remédier à une situation anormale. Le tribunal, dans son jugement, souligne la gravité des faits, la "légèreté" avec laquelle la sécurité de la chaudière en cause a été appréhendée et la "très faible remise en question" de l'entreprise qui, quatre ans après l'accident, ne reconnait pas sa responsabilité.

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