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Michaël Delefortrie bénéficie d'un sursis au procès Sharia4Belgium: "C'est une deuxième chance"

Le djihadiste Michael 'Younes' Delefortrie est selon ses propres dires "soulagé" à la suite de sa condamnation au procès pour terrorisme contre Sharia4Belgium. Son avocat, Ergun Top, y voit le signe que son client n'est plus considéré comme un terroriste en liberté. Selon lui, les combattants revenus de Syrie "sans sang sur leurs mains" peuvent réintégrer la société.

Le chef et une quarantaine de membres du groupuscule islamiste Sharia4Belgium ont été condamnés mercredi pour avoir formé une "organisation terroriste", à l'issue d'un procès placé sous haute sécurité un mois après les attentats de Paris. Michaël Delefortrie écope de trois ans avec sursis pour ce qui excède la détention préventive. Il se dit "soulagé", mais son avocat évoque tout de même un sentiment mitigé.

"D'un côté, nous regrettons la condamnation parce que nous contestons la responsabilité, mais de l'autre, nous avons obtenu une peine relativement légère avec du sursis pour ce qui excède la détention préventive. C'est le signe que 'Younes' n'est pas un terroriste en liberté susceptible de perpétrer un attentat, mais bien un citoyen libre, qui reçoit une seconde chance de s'intégrer à la société et qui s'apprête à la saisir pleinement", a indiqué Ergun Top à l'issue du procès.

Le constat vaut également pour les autres combattants partis en Syrie, selon l'avocat. "C'est un signal clair qu'ils peuvent revenir, apporter des explications et que, s'ils n'ont pas de sang sur les mains, ils pourront réintégrer notre société. C'est très important."

Belkacem écope de 12 ans de prison

Fouad Belkacem, 32 ans, idéologue et principal prédicateur de Sharia4Belgium, a été condamné à 12 ans de prison pour avoir dirigé ce groupe d'inspiration salafiste, considéré comme le premier pourvoyeur en Belgique de combattants pour la Syrie. "Belkacem est responsable de la radicalisation de jeunes pour les préparer à un combat armé salafiste au sein duquel il n'y a pas de place pour les valeurs démocratiques", a déclaré le juge. "Sharia4Belgium recrutait des jeunes pour la lutte armée et organisait leur départ vers la Syrie", a-t-il ajouté. L'accusation avait requis contre Belkacem une peine de 15 ans.

Sept autres prévenus présents au procès ont été condamnés à des peines de trois à cinq ans, pour certains avec du sursis.

Certains membres jugés sont peut-être déjà morts en Syrie

Quarante-six membres de Sharia4Belgium étaient jugés depuis octobre pour avoir pris part aux activités ou aidé ce groupe dont les membres prêchaient sur l'internet et dans les rues, d'Anvers notamment, l'instauration d'un Etat islamique en Belgique et le jihad armé international. Des tous les prévenus, seuls neuf se sont présentés aux audiences. Un a depuis été écarté du procès pour raisons médicales. Les 37 autres sont soit toujours en Syrie, soit y sont décédés. Certains sont soupçonnés d'y avoir commis des atrocités. Le tribunal a prononcé les peines maximales requises contre les prévenus absents, soit 15 ans pour ceux considérés comme dirigeants et cinq ans pour les simples membres.


Jejoen Bontinck est condamné à 40 mois

Jejoen Bontinck, un jeune converti de 19 ans, a été condamné à 40 mois de prison avec sursis. Il était parti en Syrie, mais a affirmé y avoir été séquestré par d'autres prévenus, qui doutaient de sa loyauté. Son père Dimitri, un ancien militaire belge, était parti à sa recherche. Jejoen Bontinck a ensuite collaboré avec la justice, se portant même partie civile et expliquant avoir subi un "lavage de cerveau". Le tribunal a tenu compte de sa coopération, mais a jugé que le jeune homme était parti de son plein gré.

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