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Un 'returnee' déchu de sa nationalité belge et condamné à 28 ans de prison pour assassinat

La cour d'appel d'Anvers a condamné mercredi Hakim E., un habitant de Vilvorde âgé de 27 ans qui était parti combattre en Syrie, à 28 ans de prison pour assassinat terroriste en Syrie. L'ex-combattant a également été déchu de sa nationalité belge. Le jeune homme avait abattu en Syrie un otage chiite d'une balle dans la tête parce que la famille de ce dernier n'était pas en mesure de payer sa rançon. Sa peine est assortie d'une mise à disposition du tribunal de l'application des peines d'une durée de 15 ans.

Hakim E. était membre de Sharia4Belgium et est parti en 2012 en Syrie. Le 14 janvier 2013, il a téléphoné à sa compagne en Belgique pour lui raconter qu'il avait abattu un otage parce que son frère n'avait pas payé la totalité du montant exigé. "J'ai tiré une balle dans sa tête, pang!", a-t-il affirmé alors que son téléphone était sur écoute. Il est revenu en Belgique le 3 avril 2013, blessé à la tête lors d'une attaque à la grenade. Il a été arrêté et a fait des aveux détaillés. Mais ses avocats se demandent s'il s'est bien rendu compte de ce qu'il a dit, vu son état mental. En première instance, le jeune homme a été considéré comme responsable de ses actes et, en février 2017, il a été condamné par le tribunal correctionnel à 28 ans de prison et 10 ans de mise à disposition pour assassinat terroriste.

Il a fait appel, ses avocats souhaitant un examen psychiatrique approfondi. La cour d'appel a alors ordonné sa mise en observation dans l'annexe psychiatrique de la prison de Saint-Gilles. Mais le collège d'experts désigné pour interpréter les données récoltées n'a pas terminé sa mission à la suite d'un désaccord avec les avocats de Hakim E. qui exigeaient la présence de leur propre expert. Les données brutes d'observation ont tout de même été ajoutées au dossier et, sur cette base ainsi que sur celle des enquêtes précédentes, la cour a considéré que le prévenu était bien responsable de ses actes. Les juges ont reconnu Hakim E. coupable d'avoir assassiné un chiite et d'avoir participé à la prise en otage d'un chrétien. "Ces actes sont inhumains, totalement inadmissibles et ne peuvent en aucun cas être légitimés par la lutte contre le régime syrien dictatorial d'Assad", insiste l'arrêt. Sans le dépassement du délai raisonnable, le djihadiste aurait été condamné à la peine maximale, à savoir 30 ans de prison, peut-on également lire dans la décision.

Outre 28 ans de prison, il écope d'une mise à disposition du tribunal de l'application des peines pendant 15 ans et se voit retirer sa nationalité belge. Pour la cour, son comportement "représente un réel danger pour l'ordre public et pour la sécurité de l'Etat, de ses institutions et des citoyens. Les faits témoignent d'une intolérance extrême et d'un comportement asocial et ne sont pas compatibles avec les valeurs inhérentes à la citoyenneté belge".

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