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4 tempêtes en 1 mois en Europe: comment expliquer la multiplication de ces phénomènes?

La tempête Eleanor qui a touché la Belgique il y a deux nuit était la quatrième du genre à s’abattre sur l’Europe. Y a-t-il plus de tempêtes qu’avant ? Est-ce dû au réchauffement climatique? Le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele a répondu à ces questions sur le plateau du RTLinfo 13H.

Le climatologue Jean-Pascal Van Yperseel était l’invité du journal de 13H ce jeudi midi. Il a parlé des raisons de la multiplication des tempêtes hivernales qui touchent l’Europe. Après Ana, Bruno, et Carmen, Eleanor était la 4ème tempête à toucher la France depuis le début du mois de décembre. Sont-elles dues au réchauffement climatique? "C’est plus compliqué que ça. On aura toujours des hivers, même dans un climat qui se réchauffe et avoir entre trois et cinq tempêtes hivernales sur la France en hiver, c’est quelque chose de tout à fait normal. Ça ne veut pas dire que le climat ne se réchauffe pas, on a des températures très douces avec des records de températures qui ont été battus en France et en aux Pays-Bas notamment. L’année 2017 fait partie des trois années les plus chaudes depuis 150 ans, les vagues de chaleur ont été terribles à certains endroits de la planète, le niveau des mers continue de monter. Donc il y a toute une série d’éléments qui montrent que le climat est bien déréglé et qu’il est grand temps de réduire ces émissions de CO2 qui contribuent à ce dérèglement", a-t-il expliqué.


"Des hivers plus doux, des hivers davantage pluvieux et aussi des étés plus secs"

L’hiver que nous vivons actuellement est particulièrement doux et pluvieux. Pour le climatologue, c'est ce à quoi on doit s’attendre pour l’avenir. "Des hivers plus doux, des hivers davantage pluvieux et aussi des étés plus secs, ce sont effectivement les tendances auxquelles on doit s’attendre si on continue à ne pas s’occuper sérieusement de réduire nos émissions", prévient-il.


"Ça devient un peu difficile d’être confiant"

A la question de savoir s’il a confiance en l’avenir au niveau de la planète, la réponse du climatologue a de quoi inquiéter. "Ça devient un peu difficile d’être confiant. Je dois dire que ça fait 40 ans que je travaille sur ce problème et je suis sidéré par le manque d’énergie humaine que l’on met à faire face à ce problème et à se dire qu’on doit arriver à des émissions nulles, c’est ce que prévoient les accords de Paris, dans les 50 ans qui viennent, insiste-t-il. Pour ça, il faut faire beaucoup plus que ce que l’on a fait. Quand on voit les débats que l’on a sur la politique énergétique maintenant, c’est principalement des débats sur la manière de reporter les décisions difficiles. Il faut absolument qu’on fasse beaucoup plus, par exemple, dans l’isolation des bâtiments, on gaspille une quantité énorme d’énergie chez nous pour chauffer les bâtiments alors qu’en les isolant par l’extérieur, les toits, les murs, on pourrait créer de l’emploi chez nous et réduire fortement les factures énergétiques et protéger le climat. Pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas beaucoup plus que ce qu’on a fait jusqu’à présent?".

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