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Le ministre de la Justice se défend: le passé des El Bakraoui n'était pas si négatif que suggéré ces derniers jours

Le passé des frères El Bakraoui, mesuré à l'aune des attentats de Bruxelles, n'était pas "si négatif que suggéré ces derniers jours", a indiqué le ministre de la Justice Koen Geens revenant sur leur libération conditionnelle.

Cet après-midi, le ministre de la Justice Koen Geens s'est expliqué à la Chambre lors de commissions conjointes Justice, Intérieur et Affaires étrangères. Au centre des débats, bien entendu, la polémique entourant la libération conditionnelle des frères Bakraoui, deux des trois kamikazes des attentats de Bruxelles du 22 mars.

"Je souhaiterais dire malgré tout qu'il n'est pas à exclure, que si chacun avait fait son boulot à la perfection, un certain nombre de choses se seraient passées autrement", a-t-il toutefois précisé. Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser à l'aéroport de Zaventem, mais qui avait été interpellé l'année dernière à la frontière syrienne, "collaborait raisonnablement bien", avant cela, avec la maison de justice dans le cadre de sa libération conditionnelle jusqu'à ce qu'il disparaisse des radars, a indiqué le ministre de la Justice. Il avait reçu à six reprises un bon de sortie et chacune d'elle s'était déroulée sans problème. Le 20 octobre 2014, il a bénéficié d'une décision de libération conditionnelle malgré un avis négatif persistant du directeur de prison. Il avait alors effectué la moitié de sa peine.


Ibrahim El Bakraoui a continué à évoluer positivement jusqu'au 19 mai 2015

Etant donné sa prise en charge psychologique, jugée fructueuse, cette décision a été assortie de critères limités à un accompagnement social et une interdiction d'entretenir des contacts avec ses anciens comparses. Ibrahim El Bakraoui a continué à évoluer positivement jusqu'au 19 mai 2015, jour à partir duquel l'assistant de justice ne l'a plus vu ni entendu. Après cela, les invitations à répondre à de nouveaux rendez-vous sont tous restés lettre morte.

Alerté, le tribunal d'application des peines est revenu sur sa libération conditionnelle dans une décision du 21 août 2015, à la suite de quoi il a été signalé quelques jours plus tard en vue de procéder à son arrestation.


Khalid El Bakraoui ne se présente plus chez l'assistant de justice le 17 décembre 2015

Son frère Khalid El Bakraoui, qui s'est fait exploser dans la station de métro Maelbeek avait effectué les quatre cinquièmes de sa peine quand il a bénéficié d'une libération conditionnelle. Il avait été repris pour avoir côtoyé d'anciens détenus mais libéré trois jours plus tard étant donné qu'il respectait tous les autres critères de sa libération conditionnelle.

Il a ensuite rempli les conditions contrôlées par la maison de justice jusqu'au 22 octobre 2015. Il ne se présente plus chez l'assistant de justice le 17 décembre 2015. Il est mis fin à la décision de libération conditionnelle le 18 février 2016. Il est signalé sur le territoire en vue de son arrestation. Un mandat d'arrêt international avait été lancé en décembre 2015 visant Khalid El Bakraoui, après les attentats de Paris. Les services ont alors estimé intéressant de renforcer les recherches visant à retrouver Ibrahim El Bakraoui, celles-ci pouvant mener à son frère.


Le ministre: "On aurait pu deviner" ce pourquoi il avait arrêté à la frontière syrienne

Comme le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, Koen Geens avait proposé au Premier ministre Charles Michel de présenter sa démission mais celui-ci en a dissuadé ses deux collègues au nom de la stabilité du gouvernement en cette période d'attentats. Plusieurs députés ont dit vendredi ne pas comprendre pourquoi le ministre de la Justice avait songé à assumer une faute pour ses services et à démissionner au vu des éléments avancés. M. Geens a indiqué que concernant le suivi de l'arrestation d'Ibrahim El Bakraoui à la frontière syrienne en juin 2015, l'information "aurait pu être plus activement traitée et alimenter le volet du tribunal d'application des peines (M. Ibrahim El Bakraoui n'a été jugé par défaut que le 21 août)". Indépendamment du problème d'échange d'informations ("les Turcs sont venus tellement tard"), "on aurait pu deviner" ce pourquoi il avait arrêté à la frontière syrienne.

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