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Migrants: sous le feu de l'opposition, Francken se prépare à accueillir durablement de nouveaux réfugiés

Theo Francken, le secrétaire en charge de l'Asile fait face aux députés en commission de l'Intérieur à la Chambre ce mercredi. Une session pleine de questions sur le plan fédéral d'accueil des migrants en Belgique.

A l'exception de l'extrême droite, un relatif consensus anime le parlement sur la nécessité d'accroître les capacités d'accueil de personnes qui fuient des zones de conflit.


Theo Francken promet de se concerter avec les communes

M. Francken (N-VA) a promis de poursuivre la concertation entre son cabinet et l'ensemble des bourgmestres des communes concernées, ainsi qu'éventuellement les zones de police, Fedasil. Willy Demeyer a rappelé que les moyens du fédéral alloués aux communes en faveur de la cohésion sociale étaient en constante diminution. Comme d'autres, il a appelé à voir à plus long terme et envisager l'intégration des nouvelles populations.


Une politique d'accueil ferme, mais de nouvelles places à créer

Theo Francken n'a pas caché que d'autres mesures seront sans doute nécessaires dans les prochaines semaines en matière d'accueil. Rappelant la politique de fermeté du gouvernement - "quand c'est non, c'est non, et on expulse au besoin par la contrainte" - il a souligné que les demandeurs d'asile arrivant ces dernières semaines, essentiellement de Syrie, d'Irak, d'Afghanistan et de Somalie, avaient des taux d'acceptation (réfugié ou protection subsidiaire) de 80 à 98%.


Des députés critiquent le manque d'anticipation et les coupes budgétaires

On dépassera probablement les 4.000 demandes en août (il y en a eu 500 rien que lundi et mardi) pour 1.250 par mois il y a quelques semaines. Plusieurs députés ont critiqué, à l'instar de Francis Delpérée (cdH) le manque d'anticipation du gouvernement qui jusqu'il y a quelques mois continuait à fermer des places d'accueil, pour des raisons de gouvernance et de moyens budgétaires.

Wouter De Vriendt (Ecolo-Groen) a dénoncé le fait qu'un nouveau modèle d'accueil, fondé sur les économies budgétaires, avait été mis en place par le gouvernement à l'heure où de nouveaux conflits ont cours aux portes de l'Europe. "Votre politique ne peut être qualifiée à ce stade de grand succès", a-t-il dit à l'adresse de M. Francken.


L'opposition inquiète

L'opposition s'est cependant inquiétée mercredi en commission de l'Intérieur de l'organisation de cet accueil, le député-bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS) exigeant un "plan de répartition" des demandeurs d'asile.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte (PS), avait critiqué l'annonce de l'arrivée de 700 demandeurs d'asile dans une caserne à Tournai, ville dont il est le bourgmestre empêché. "La politique migratoire ne devrait pas passer par Tournai?", s'est interrogée mercredi Caroline Cassart (MR) appelant à une "prise de responsabilité".

Revenant également sur la polémique avec certains édiles communaux socialistes, le chef de groupe CD&V, Servais Verherstraeten, a invité les ministres, fussent-ils membres de gouvernements fédéral ou de Communauté, à s'abstenir de déclarations qui nuiraient au nécessaire sentiment d'adhésion à laquelle il faut préparer la population.

De nombreux députés ont critiqué l'élu Vlaams Belang Filip Dewinter qui a pour sa part plaidé la fermeture des frontières, le renvoi systématique des arrivants et la remise en cause de la Convention de Genève qui définit le statut de réfugié.

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