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"Il y a un épuisement général de la profession": une sage-femme témoigne de la pression qui pèse sur ses épaules et celles de ses collègues

Les sages-femmes ne gagnent pas assez et sont soumises à trop de pression. C'est l'avis de l'union professionnelle du secteur, qui distingue deux problèmes: celles qui travaillent en hôpital sont au bord du burn-out. D'autre part les indépendantes sont sous payées. Céline Van Vaerenbergh est sage-femme au CHU Saint-Pierre à Bruxelles. Elle résume les raisons de la colère de sa profession, au micro RTL INFO de Bernard Lobet: "Il y a vraiment un épuisement qui augmente, il y a aussi de plus en plus de filles qui sont soit en arrêt, soit qui font leur boulot mais plus comme elles pouvaient le faire avant. Ça met une pression supplémentaire sur les épaules de celles qui tiennent encore le coup. Et donc, on n'est pas à l'agonie, mais ce mouvement de grogne, il naît d'un épuisement général de la profession qui est fatiguée de ne pas être reconnue pour les responsabilités qu'elle a de façon correcte au niveau financier".


Une prise en charge beaucoup plus intensive

Les sages-femmes adorent leur profession mais l’exercent dans des conditions de plus en plus difficiles, estime Vanessa Wittvrouw, présidente de l'union professionnelle des sages-femmes belges. Le raccourcissement des séjours en maternité, depuis 2015, a eu des conséquences: "Au sein des structures hospitalières, ce qu'on remarque, c'est qu'il y a un turn-over beaucoup plus important des patientes, donc on a une prise en charge qui est beaucoup plus intensive. Les patientes qui viennent en maternité, elles viennent d'accoucher, elles sont en premier jour post-accouchement ou elles sont sur leur jour de départ. Il y a donc une charge administrative qui est beaucoup plus importante, et tout ça génère évidemment plus de stress, et donc un risque de burn-out plus important".


La profession mise à mal

Le financement des hôpitaux et la diminution des séjours en maternité ont donc eu des effets sur la profession dans son sens large. "Il y a des pertes d'emploi, il y a des contrats qui ne sont pas renouvelés, on a fermé déjà une maternité à Nivelles, on ferme la maternité de l'hôpital Vésale qui va être transférée au grand hôpital de Charleroi. La profession de sage-femme, aujorud'hui en Belgique, est vraiment mise à mal par toutes ces mesures", ajoute Vanessa Wittvrouw.

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