Accueil Actu

"Union sacrée" entre Charles Michel et Paul Magnette après l'agression de Charleroi: "Nous devons nous préparer à différentes formes d'attaques"

Une enquête a été ouverte par la justice pour "tentative d'assassinat terroriste", au lendemain de l'attaque contre deux policières par un homme armé d'une machette, a annoncé dimanche le Premier ministre Charles Michel. Une conférence de presse commune entre Charles Michel, Premier ministre, et Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et ministre-président wallon, s'est tenue ce dimanche à 17H.

Charles Michel, Premier ministre, et Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et ministre-président wallon, se sont présentés ensemble devant un parterre de journalistes ce dimanche vers 17h. Peu avant, ils se sont rendus au chevet des deux policières blessées ce samedi par un assaillant armé d'une machette. Ils ont pu rencontrer la famille d'une d'entre elles. "Nous avons eu un échange poignant avec cette famille qui nous a fait part de ses émotions et de ses inquiétudes", a déclaré Paul Magnette.

Parlant d'une "union sacrée", Paul Magnette a pris la parole en premier notamment pour adresser son soutien et ses remerciements aux services de police. "Je tiens à signaler l'héroïsme et le professionnalisme exemplaires des trois policières qui sont intervenues. Elles ont sans doute sauvé de nombreuses vies au prix de sévères blessures. Cela démontre en tout cas que le dispositif de checkpoint mis en place est efficace", a-t-il dit. Après avoir chacun fait leurs déclarations, Charles Michel et Paul Magnette ont répondu aux questions des journalistes. Les deux hommes ont également été les invités du RTL Info 19H, où ils ont été interrogés par Olivier Schoonejans.


"Nous devons nous préparer à différentes formes d'attaques"

Charles Michel a rappelé que "nous sommes confrontés depuis un peu plus de deux ans en Europe à une nouvelle forme de violence extrême, à une nouvelle forme de totalitarisme. On est confronté à des niveaux variés de violence, on l'a vu avec les attaques dans les aéroports, avec l'attentat à Nice avec un camion, et ici en Belgique avec une attaque à la machette, une technique déjà utilisée dans d'autres pays. Nous devons nous préparer à différentes formes d'attaques".

Concernant la revendication de l'attaque par le groupe terroriste Etat islamique, le Premier ministre s'est refusé à tout commentaire: "Je n'ai pas assez d'informations à ce sujet", a-t-il répondu. "L'enquête a démarré dès hier, des devoirs d'enquêtes ont également été menés durant la nuit, le parquet dispose déjà d'une série de faits liés à ces événements", a précisé Charles Michel.


"Lutter contre la présence d'illégaux criminels sur le sol belge est nécessaire"

Abordant l'information selon laquelle l'auteur de l'attaque à Charleroi est un Algérien de 33 ans connu pour des infractions de droit commun et vivant illégalement en Belgique, Charles Michel a rappelé l'importance de lutter contre les criminels illégaux en Belgique. "Le fait de lutter contre la présence d'illégaux criminels sur le sol belge est nécessaire, on a renforcé les capacités et les moyens pour éloigner les criminels illégaux", s'est exprimé le Premier ministre. "On a multiplié les retours des criminels illégaux, et nous essayons de négocier avec les pays d'origine une réadmission. Plusieurs sont réticents à accepter ce type de traités, mais des efforts très importants ont été fait. Mettre le focus pour permettre le retour des criminels en situation illégale doit rester une priorité", a-t-il ajouté.


"Il est manifeste que ce terroriste avait l'intention de faire un carnage"

Le bourgmestre de Charleroi a tenu à exprimer son soutien et sa reconnaissance aux services de police. Il a notamment rappelé qu'ils sont "sous pression" depuis l'augmentation du niveau de menace en Belgique. "On est en niveau 3 depuis très longtemps, et pour chaque activité il y a eu un renforcement, qui est maintenu tant que c'est nécessaire. Il faut aujourd'hui renforcer les contrôles policiers, et les effectifs qui restent disponibles pour le travail quotidien sont sous pression, c'est très lourd à porter pour les policiers. C'est pour cela qu'on a dégagé des budgets à l'échelle communale", s'est prononcé Paul Magnette.

Interrogé dans le RTL Info 19H, Paul Magnette a également rappelé que le dispositif de sécurité établi au commissariat de Charleroi avait fonctionné. "Il est manifeste que ce terroriste avait l'intention de faire un carnage, il voulait faire de nombreuses victimes. Grâce au courage et l'héroïsme de ces deux policières, elles ont certainement évité qu'un drame beaucoup plus grave ne se produise", a-t-il expliqué.


"Les policiers sont exposés... Inévitablement il faut être au contact de la personne qui se présente"

Le chef de zone de la police locale de Charleroi, Philippe Stratsaert, s'est également exprimé durant la conférence de presse à propos de l'évaluation de la menace concernant les policiers. "L'évaluation est permanente, il y a un mois une demande a été adressée à l'OCAM pour vérifier s'il y avait des menaces contre la tour du commissariat, qui est symbolique. Au niveau du dispositif, un véhicule ne peut pas avoir accès à l'esplanade. On peut évidemment regretter qu'ils y ait des blessés, mais le dispositif montre l'importance et son utilité première. Si l'auteur était rentré dans l'accueil, il aurait pu commettre un carnage. Les policiers sont exposés. La question de la sécurité a été évaluée. Je pense que le risque est là et le risque zéro n'existe pas, le but même de ce contrôle est justement de faire ouvrir les vestes et vérifier qu'il n'y ait pas d'armes ou d'explosifs dans les sac, donc inévitablement il faut être au contact de la personne qui se présente", a-t-il expliqué.

Philippe Stratsaert a précisé qu'une troisième personne munie d'un pistolet mitrailleur avait été placée sur l'esplanade depuis l'attaque de samedi. D'après lui, les images de vidéosurveillance seront analysées pour améliorer la sécurité aux abords du commissariat de police de Charleroi.


Les policiers peuvent déjà porter une arme entre leur domicile et leur lieu de travail

Répondant à une question des journalistes, le Premier ministre Charles Michel a rappelé que le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, avait déjà autorisé les policiers à porter leur arme entre leur domicile et leur lieu de travail. "Est-ce qu'en dehors de ce moment-là, pour la vie personnel, il faut pouvoir porter son arme? Nous aurons des réunions avec le gouvernement et les syndicats pour voir, dans tous les dispositifs, de quelle manière on peut élever la sécurité. Il n'y a cependant pas de solution miracle, mais une avancée significative a été réalisée, puisqu'ils peuvent porter leur arme entre leur domicile et le travail", s'est prononcé Charles Michel.


"Tentative d'assassinat terroriste"

Avant la conférence commune organisée à 17h, le premier ministre Charles Michel a tenu une conférence de presse dimanche matin à l'issue d'une réunion des services de sécurité. "Nous avons été informés par le parquet fédéral qu'une enquête avait été ouverte pour tentative d'assassinat terroriste", a-t-il indiqué, "compte tenu des déclarations de l'auteur au moment de commettre l'acte". La communication sur l'enquête sera effectuée par le parquet fédéral.

Une nouvelle conférence de presse se tient ce dimanche à 17h à l'hôtel de police de Charleroi. Le Premier ministre Charles Michel et le bourgmestre et ministre-président wallon Paul Magnette seront présents.


Le niveau de menace reste à 3

L'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) a actualisé le niveau de menace. Il reste à 3 sur 4 pour l'ensemble du pays et à 2+ pour les commissariats de police. Après l'attaque, des mesures spécifiques ont cependant été ordonnées par l'intermédiaire du centre de crise pour garantir la sécurité des policiers. "Après un événement aussi grave que celui d'hier, nous souhaitons pouvoir tirer des leçons de ce qu'il s'est passé afin d'adapter en bonne intelligence le contenu des mesures", a déclaré le Premier ministre, aux côtés du vice-Premier ministre Kris Peeters et du ministre de la Défense Steven Vandeput. "Ce matin, le centre de crise a détaillé de façon assez précise les mesures qui avaient déjà été prises dans le passé et qui ont été immédiatement confirmées dans la journée d'hier".


"Nous sommes en alerte"

Avec notamment le centre de crise et le ministère de l'Intérieur, les mesures spécifiques prises depuis octobre seront évaluées, dans la continuité du dialogue établi. Au nom du gouvernement, le Premier ministre a salué le "courage exceptionnel" dont on fait preuve les policières qui ont subi l'attaque : "Elles ont réagi avec le sang-froid qui était nécessaire. Elles ont réagi de manière exemplaire." Il a assuré que l'évolution de la situation était suivie de près : "Nous gardons la tête froide. Nous sommes en alerte."

À la une

Sélectionné pour vous