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Grève générale le 13 février: que réclament concrètement les syndicats?

Patrons et syndicats ne parviennent plus à se mettre d’accord. Une grève générale est annoncée le 13 février. Robert Vertenueil, le président de la FGTB, était l'Invité de 7h50 sur Bel RTL. Il répondait aux questions de Martin Buxant.

Pourquoi une grève contre un gouvernement en affaires courantes ? "Ce n'est pas une grève contre le gouvernement, mais parce qu'il n'y a plus moyen de négocier parce que les patrons se réfugient derrière une loi et qu'ils refusent de faire des ouvertures. Et donc les premiers responsables de l'échec des négociations, c'est le manque d'ouverture des employeurs. Ce n'est pas au gouvernement qu'on s'adresse, c'est aux employeurs."

Comment pouvez-vous changer cette loi puisqu'on n'a plus de gouvernement ? Via des majorités alternatives ? "Le citoyen que je suis et le représentant des travailleurs que je suis ne doit pas commencer à adapter sa vie simplement parce que les hommes politiques se sont disputés entre eux et ne sont pas foutus d'avoir un gouvernement qui fonctionne convenablement. Les travailleurs ne vont pas commencer à se dire "je ne peux rien faire" parce que le gouvernement est démissionnaire. Que le gouvernement se débrouille!"


Marge d'évolution salariale trop faible

La marge maximale d'évolution des salaires pour les 2 prochaines années, +0,8%, est trop faible pour les syndicats, qui rappellent qu'il y a 2 ans, 1,1% avait été négocié. Le patronat estime de son côté qu'une évolution plus élevée aurait un impact sur l'emploi et le pouvoir d'achat. Les patrons se rangent derrière la loi de 1996 encadrant l'évolution des salaires, base avec laquelle le conseil central de l'économie a fixé les 0,8%.

"Quand on voit la situation aujourd'hui des entreprises qui font des bénéfices plantureux, qui ne donnent qu'une obole de 0,8%, il faut absolument ne pas être dans ce monde pour ne pas comprendre que c'est inacceptable. Ici, il faut faire comprendre aux entreprises qui font beaucoup de bénéfices qu'il faut arrêter de vouloir uniquement remplir la poche des actionnaires et de ceux qui gagnent beaucoup d'argent."

D'ici au jour de la grève, "j'irai à toutes les tables de négociation qui s'ouvriront à condition qu'on ouvre des discussions sérieuses. Si c'est pour me répéter pour la Xième fois "la loi est la loi", "de wet is de wet", que les 0,8 on ne sait pas les contourner, ce n'est pas la peine de m'appeler", assure Robert Vertenueil.


Hausse du salaire minimum d'un peu plus de 9€ à 14€ de l'heure

La FGTB réclame aussi une hausse significative des salaires minimum : "Nous avons toujours dit qu'aujourd'hui, si on voulait pouvoir vivre décemment, il faudrait que les salaires minimum soient à 14€. On est aujourd'hui à 9€ et quelques. La marge de négociation elle est entre les deux."


Hausse des allocations sociales minimum au-dessus du seuil de pauvreté

Elle demande aussi que les allocations sociales et les pensions soient augmentées au-delà du seuil de pauvreté: "90% des minimas sociaux sont en-dessous du seuil de pauvreté. Il faut au moins être au-dessus. On a un budget qui a été donné par le gouvernement et c'est dans ce cadre-là qu'il faut travailler et c'est tout à fait possible de revaloriser les choses. À la condition qu'on ait des gens en face de nous qui ont envie de travailler là-dessus. Et là je mets en garde : le dossier bien-être n'a strictement rien avoir avec les accords interprofessionnels. Si les employeurs ont le malheur de vouloir quitter la table de la négociation du bien-être, ça voudrait dire qu'ils font un lien entre les deux. Et attention, si la loi est la loi sur une chose, elle est aussi sur le bien-être, et elle prévoit qu'on devrait déjà avoir un accord sur le bien-être depuis le 15 septembre."


Possibilité de récupérer les heures supplémentaires

Enfin, ils réclament de meilleures possibilités de combinaison entre le travail et la vie privée. "Les entreprises demandent sans cesse plus de flexibilité aux travailleurs, il faut trouver des formules pour que les travailleurs puissent s'y retrouver. Si c'est pour demander aux travailleurs qu'ils fassent 360 heures supplémentaires, 45 jours par an en plus, c'est insupportable s'ils n'ont pas la garantie de pouvoir les récupérer."

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