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La colère des patrons wallons: "Ce n'est plus du droit de grève"

Le fonctionnement d'une multitude d'entreprises a été perturbé ce matin à cause de la grève tournante menée par le syndicat FGTB en région liégeoise, ainsi que la grève menée sur le rail en de nombreux endroits du pays par la CGSP-Cheminots. De nombreux travailleurs n'ont jamais pu rejoindre leur lieu de travail, soit à cause de la paralysie totale des routes à Liège, soit en l'absence de trains (c'est notamment le cas de Patrice, lire son témoignage).

Notre journaliste Christophe Clément a recueilli ce matin la réaction de Vincent Reuter, l'administrateur délégué de l’Union wallone des entreprises: "Il y aura sans aucun doute un impact sur l’économie wallonne vu que pas mal d’entreprises sont soit perturbées, soit carrément fermées. Il y aura un autre impact qui est intangible disons, mais réel, c’est que cette grève est due à un seul syndicat qui est la FGTB, donc il y a des syndicats qui choisissent d’autres modes d’actions dans ce qui est une grève politique puisque c’est dirigé contre le gouvernement", a-t-il déclaré.

"Les méthodes utilisées ce matin dérangent, je pense, l’ensemble de nos concitoyens à tel point qu’on se demande ce que devient le droit de grève dans ce pays. Quand vous voyez les actes de sabotage sur le réseau ferroviaire, quand vous voyez qu’on bloque une autoroute et qu’on brûle des palettes et qu’on met le feu sur le revêtement au mépris total de la sécurité des usagers -et c’est vrai aussi pour les actes de sabotage chez Infrabel-, ce n’est plus du droit de grève. Les syndicats continuent à ne pas condamner ce genre de mouvement. On joue avec le feu littéralement parlant. Je rappelle aussi la responsabilité des bourgmestres pour le maintien de l’ordre dans de telles circonstances", a encore ajouté Vincent Reuter.

"Ce combat d'arrière-garde n'a aucun sens.", a estimé pour sa part le président de l'UCM (Union des classes moyennes, représente les indépendants).

Le communiqué de presse de l'UCM qui se dit choquée que le syndicat socialiste couvre des actions "illégales et violentes":

Pourquoi prendre des entreprises en otages alors qu'un accord vient d'être conclu avec les employeurs au Groupe des Dix ?
Pourquoi essayer de nuire à l'économie alors que la priorité est de créer des emplois ?

Il est irrégulier que le syndicat socialiste écrive aux employeurs pour couvrir des grèves sans en préciser la date.
Il est choquant que le syndicat socialiste, ce lundi, couvre des actions illégales et violentes.
Bloquer les routes et les autoroutes, empêcher par la force les citoyens de circuler, est un comportement indigne d'une organisation représentative.

Le syndicat socialiste tente de pratiquer la tactique de la terre brûlée, pour faire échouer l'action du gouvernement et les accords sociaux.
Cette attitude agressive et politique, peut-être motivée aussi par la proximité des élections sociales, ne sert rien ni personne et en tout cas pas les travailleurs des entreprises empêchées de fonctionner. Le manque à gagner et le manque de confiance dans la paix sociale se paieront tôt ou tard.

L'UCM et son président Philippe Godfroid appellent les dirigeants de la FGTB à reprendre leurs troupes en main et à privilégier la concertation à l'affrontement stérile.

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