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La Monnaie royale de Belgique frappe ses dernières pièces. Une page importante de notre histoire se tourne. La mission sera désormais réalisée à l'étranger. L'institution fermera ses portes en décembre prochain. En attendant, le travail continue dans les ateliers. Nos journalistes Thibault Balthazar et Dominique Schochaert se sont rendus sur place.
Notre équipe a rencontré Guy, qui exerce une fonction peu commune. Il vit au milieu des pièces de monnaie depuis 20 ans.
Le 31 décembre prochain, comme les 19 autres ouvriers de la Monnaie royale de Belgique, il sera relocalisé vers une autre fonction. "On sera dispatché à gauche ou à droite, dans des fonctions auxquelles on n'est pas habitué, on nous mettra dans la logistique… on va changer des ampoules, changer des robinets, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je n'en sais rien, pas plus que ça", confie Guy, visiblement touché par l'arrêt de l'activité.
J'ai moi-même évolué là-dedans
La Monnaie royale de Belgique frappe toujours 40 millions de pièces par an. Le graveur officiel, c'est Luc Luycx. Il a dernièrement tiré le portrait du roi Philippe.
A la fermeture de l’atelier, l’homme n’est pas certain de conserver cette prérogative. "Je suis quasiment né ici. À partir de rien, j'ai moi-même évolué là-dedans, et maintenant ça va être fini. Je vais avoir 60 ans l'année prochaine, donc logiquement je dois encore faire 4 ans. Mais après ça, parce que maintenant je grave encore, après je ne sais pas", explique-t-il.
Un marché public européen lancé
C’est dans ce lieu symbolique que les rois frappent traditionnellement la première pièce d’une collection à leur effigie.
Désormais, le souverain le fera ailleurs. Un marché public européen vient de s’ouvrir, un pays étranger pourrait prochainement frapper les monnaies belges. "Ça dépend qui gagne le marché public, mais je ne sais pas dire pour l'instant qui va gagner ce marché", précise Ingrid Van Herzele, commissaire des monnaies.
La dernière collection de la Monnaie royale de Belgique a été frappée ce jeudi à l’effigie des 200 ans de l’université de Gand. Pour les dernières pièces courantes, ce sera début novembre.
