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Les chauffages en terrasse interdits dans certaines communes: les commerçants ne cachent pas leur mécontentement

C'est une conséquence de la crise énergétique, plusieurs villes décident d'interdire les chauffages de terrasse cet hiver. Ces chaufferettes consomment énormément et polluent aussi. Les interdire est un moyen de faire des économies, mais les cafetiers et les restaurateurs ne sont pas tous de cet avis.

Boire un verre en terrasse est toujours un plaisir, quelle que soit la saison, pour Michel et Éric. Cet hiver à Namur, pourtant, ce sera sans moyen de se réchauffer : "S'il n'y a pas de chauffage, on va se les geler, c'est sûr !"

La ville de Namur impose en réalité une décision votée avant la crise Covid, mais précipitée par la hausse du prix de l'énergie.

La consommation énergétique d'une terrasse équipée de cinq braseros allumés quatorze heures par jour, de mi-novembre à mi-mars dépasserait 50.000 KWH par hiver. C'est équivalent à la consommation énergétique d'une voiture neuve sur 120.000 km parcourus.

La mesure est tout à fait justifiée, vue le contexte, par Stéphanie Scailquin, l'échevine du commerce de la ville de Namur : "Si déjà hier, il était incongru d'avoir des chaufferettes en terrasse, de chauffer l'extérieur, aujourd'hui d'autant plus. C'est une ineptie d'avoir ce type de chauffage en terrasse et je pense que tout un chacun le comprend encore mieux aujourd'hui".

Et pourtant, du côté des tenanciers, c'est une sacrée tuile. Clément voit sa terrasse remplie, même l'hiver : "On a regardé un peu, c'est entre 10 et 15€ par jour, un chauffe-terrasse. Une terrasse remplie rapporte vachement plus", remarque-t-il

D'autres craignent que la clientèle quitte Namur pour la périphérie, où l'interdiction n'est pas en vigueur. Ceux-ci regrettent un manque d'uniformité nationale : "On aurait dû le faire dans toute la Belgique, on est dans le même pays. Si on va à Profondeville, on sait prendre un café en terrasse et fumer une cigarette. Ici, les gens vont se dire 'tiens, on y va ou on y va pas?'", craint Lokman, tenancier d'un café voisin.

Namur n'est pas la seule ville à avoir fait ce choix. Tournai, Ath et plusieurs communes bruxelloises lui emboîtent le pas.

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