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Menace d'une grève sur le rail le 18 octobre: "Il y a une dégradation des conditions de travail"

Le front commun syndical a déposé un préavis de grève pour le rail pour le 18 octobre, a-t-il indiqué mardi lors d'une conférence de presse. La CGSP Cheminots, la CSC Transcom et le SLFP Cheminots (ainsi que leurs pendants flamands) menacent de mener une grève de 24 heures, revendiquant davantage de ressources pour le recrutement.

Dans la perspective des discussions sur le budget fédéral, les syndicats réclament davantage de moyens pour les chemins de fer belges. Ils mettent notamment en avant les nombreuses suppressions de trains dues à un manque de personnel. Pour eux, il est temps de tirer "la sonnette d'alarme" afin que des mesures urgentes soient prises pour mettre un terme à la détérioration des conditions de travail sur le rail. Ils demandent notamment davantage de moyens pour recruter du personnel et l'amélioration des conditions de travail et du bien-être des employés.

Selon les syndicats, la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Sans réponse concrète, une grève de 24 heures se tiendra le 18 octobre, a prévenu le président national de la CGSP Cheminots Pierre Lejeune.

"Aujourd'hui, on n'a pas les moyens. Clairement, en 9 mois, le nombre d'agents a encore diminué de 600 personnes. Il y a une dégradation du service et des conditions de travail. Le service public ne peut plus être rendu", explique Pierre Lejeune, président CGSP Cheminots.

"Il y a 3,7 % de l'offre de transport actuelle qui n'est pas rencontrée alors que le gouvernement affiche des ambitions d'augmenter l'offre de 10 %. Donc quand on ne sait déjà pas réaliser ce qui existe aujourd'hui, ça nous interpelle. Ce sont de nouveaux efforts qui vont être demandés au personnel donc il faut clairement des réponses concrètes", ajoute-t-il.

Si des réponses très concrètes ne sont pas apportées au front commun, d'autres actions sont à prévoir après le 18 octobre, avertit le président du CGSP Cheminots. "Les dates ne sont pas encore connues aujourd'hui, mais il y a une ferme volonté de poursuivre les actions au-delà du 18 octobre."

Si nécessaire, le mouvement de grève se "renforcera" après le 18 octobre. Les syndicats ont convenu d'un plan d'action "graduel et progressif". Le gouvernement fédéral ne devrait entamer son conclave budgétaire que quelques jours avant la grève. La chance qu'il envoie une réponse aux syndicats avant le 18 octobre pour éviter la grève semble donc mince, précise-t-on de source syndicale.

Ludo Sempels, président de l'ACOD Spoor (homologue flamand de la CGSP Cheminots), ajoute que le contrat de gestion n'a en outre pas encore été conclu. Selon lui, les projets négociés entre le gouvernement et la SNCB et Infrabel offrent déjà des moyens limités de fonctionnement alors que des ressources supplémentaires sont nécessaires.

"Nous ne pourrons donc pas recruter suffisamment de personnel pour organiser les activités correctement. On demande de la qualité, de la ponctualité, de la sécurité, du confort et une extension de l'offre. Pour assurer tout cela, il faut du personnel", a plaidé M. Sempels. Pour le syndicaliste, c'est comme vouloir "acheter une Mercedes, mais n'avoir que le budget d'une deux chevaux". 

"Nous sommes déjà confrontés à une pénurie de personnel et les effectifs vont encore être réduits", a-t-il dénoncé. En cas de grève, un service minimum de circulation des trains sera mis en place.

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