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Nouveau cas de maltraitance dans un abattoir? Des cochons entassés reçoivent des coups et des chocs électriques

L'association française L214, qui milite contre la consommation de viande, a diffusé vendredi de nouvelles vidéos montrant selon elle des cas de maltraitance de cochons à l'abattoir de Houdan, en Ile-de-France, contre lequel elle entend porter plainte.

Ces nouvelles vidéos tournées fin novembre et début décembre 2016 montrent des porcs en état de stress, obligés d'avancer dans un couloir étroit par un employé muni d'un battoir et d'un pistolet électrique. Elles sont visibles sur le site de l'association (www.l214.com). L'association dénonce dans un communiqué des "chocs électriques et des coups (...) constamment distribués", des "couloir et rampes (...) très mal conçus" et une capacité d'accueil de la porcherie "sous-dimensionnée" où "les cochons sont entassés sans avoir tous la possibilité de se coucher". Interrogé par l'AFP vendredi matin, le directeur de l'abattoir Vincent Harang a indiqué "ne pas cautionner" le comportement de l'employé mis en cause, qui a depuis été "écarté" de ce poste. "Depuis toujours, on forme tous nos employés lors de l'embauche, puis de la formation continue", a souligné M. Harang, qui emploie 90 salariés pour une production de 2.500 porcs par semaine.


Les vidéos ne sont "pas un rempart à la maltraitance des animaux"    

L214 n'en est pas à sa première dénonciation publique de ce genre. Elle a publié depuis 2013 plus d'une dizaine de vidéos montrant des dysfonctionnements dans des abattoirs à travers la France. Selon l'association, l'abattoir de Houdan "est un des premiers abattoirs à avoir installé des caméras de contrôle vidéo, mais les images sont uniquement consultées par le directeur de l'abattoir". Ce dernier a indiqué à l'AFP qu'il laissait les vidéos à la disposition des services vétérinaires, en citant un précédent, lorsque ses caméras de surveillance avaient permis d'établir qu'un transporteur avait mal déchargé les bêtes, leur occasionnant plusieurs fractures. Mais pour la porte-parole de l'association, Brigitte Gothière, disposer de caméras de contrôle vidéo "n'est en rien un rempart à la maltraitance des animaux en abattoir". "Tant que les vidéos resteront en circuit fermé au sein des abattoirs, il ne faut pas espérer que ce dispositif permette un contrôle efficace", a-t-elle ajouté dans le communiqué.     

L214 a indiqué qu'elle allait porter plainte pour "maltraitance" contre l'abattoir de Houdan auprès du tribunal de grande instance de Versailles.      En décembre 2016, deux militants de L214, dont son cofondateur Sébastien Arsac, avaient été interpellés de nuit dans cet abattoir des Yvelines alors qu'ils venaient recharger les caméras filmant l'endormissement au CO2 des porcs avant abattage. L'association avait toutefois déjà pu collecter des images issues de cet abattoir, précise-t-elle. Les deux militants sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Versailles le 12 juin 2017.       

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