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"Au cdH, on aime cumuler et recaser ses copains", estime Paul Magnette: comment le PS va-t-il appliquer le décumul dès les prochaines élections?

"Au cdH, on aime cumuler et recaser ses copains", a déclaré Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et socialiste le plus populaire en Wallonie, dans les journaux de Sudpresse. "Il y a manifestement eu un blocage cette semaine au parlement de Wallonie, où nous avons déposé des propositions pour limiter le cumul et l’interdire notamment pour les bourgmestres et échevins de villes de plus de 50.000 habitants et pour opérer aussi un décumul financier. Ces textes ont été refusés par la majorité MR-cdH au parlement wallon", explique Pierre-Yves Dermagne, chef de groupe PS au parlement wallon et premier échevin de Rochefort.


Bourgmestre d'une grande ville ou échevin ET député: c'est fini

On ne pourrait donc plus êtres bourgmestre d’une ville de plus de 50.000 habitants ou échevin et en même temps être député. "Aujourd’hui, quelqu'un qui cumule des mandats peut aussi cumuler des rémunérations, jusqu’à 150% de l’indemnité parlementaire. Nous, ce qu’on veut, c’est que ce soit 100%, donc quand bien même quelqu'un demain cumulerait des mandats, il ne pourrait plus cumuler des rémunérations", ajoute Pierre-Yves Dermagne.

N'est-ce pas pour embêter Maxime Prévot?

Christophe Deborsu pose une question: n’est-ce pas surtout pour embêter Maxime Prévot, bourgmestre de Namur, qui est le seul bourgmestre non-socialiste d’une grande ville, mise à part Mouscron, qui est également parlementaire, alors que le PS a très envie de reconquérir Namur ?

"Si vous montrez la carte, toutes les autres villes sont des villes de plus de 50.000 habitants où il y a des bourgmestres et échevins socialistes. Cette mesure que nous portons va d’abord s’appliquer majoritairement à des socialistes", répond M Dermagne. Pourquoi disent-ils non alors ? "Parce qu’il y a un blocage sur ces questions-là, il n’y a pas de volonté d’avancer sur le décumul au niveau du MR et du cdH", estime-t-il.


"Ce sont des intentions, mais quand allez-vous les réaliser ?"

"Ce qui est assez étonnant, c’est que ce sont des propositions qui viennent subitement, en dernière minute", répond Jean-Paul Wahl, chef de groupe MR au Parlement wallon, au Sénat, député à la Fédération Wallonie-Bruxelles et bourgmestre empêché de Jodoigne. "Ça fait plus d’un an que le PS en parle", recadre Christophe Deborsu. "Oui, on en parle, mais on en parle dans toutes les formations politiques, et on en parle au parlement. Lorsque vous avez un président de parti qui est également le bourgmestre d’une grande ville et qui est député, à l’instar par ailleurs de monsieur Maingain, on a difficile à recevoir des leçons. Ce sont des intentions, mais quand allez-vous les réaliser ? Il y a véritablement un double discours au sein du PS", estime Jean-Paul Wahl.


Des dispositions "applicables après les prochaines élections"

Pour Pierre-Yves Dermagne, chef de groupe PS au parlement wallon et premier échevin de Rochefort, ce n’est pas le cas: "Les choses sont claires chez nous. On nous a reproché à un moment donné de faire un écran de fumée, un coup de communication. C’eût été le cas si nous avions déposé les textes comme nous l’avons fait, et que malgré le refus du MR et du cdH, on ne se l’appliquerait pas à nous-mêmes. Les choses sont claires. C’est inscrit dans nos statuts désormais, depuis plus d’un an maintenant, et ces dispositions seront applicables après les prochaines élections, donc communales et les élections régionales de 2019. Les choses sont très claires", a-t-il déclaré.


Où ira l'argent?

Dans les faits, comment cela se passerait-il ? Imaginons qu’aux prochaines élections, Pierre-Yves Dermagne était nommé au mayorat de Rochefort, tout en étant député. Comment va-t-il faire ? "Ça veut dire clairement que je ne percevrais pas mon traitement d’échevin ou de bourgmestre. Pour l’instant, il y a une obligation de le verser".

Mais où irait l’argent ? "Il pourrait être reversé à des œuvres caritatives, sociales, locales, à des personnes nécessiteuses". "Ça a l’air d’être un peu l’impro", commente Alain Raviart. "L’objectif, c’est que ces sommes ne soient pas perçues, n’arrivent pas sur le compte en banque des élus socialistes mais redistribuées à des associations. Il y a un engagement".

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