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Marc Goblet rappelle que si le droit international n’autorise pas la violence des syndicats, il les autorise à faire preuve de "fermeté"

Le secrétaire général de la FGTB était ce midi sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche". Attaqué comme jamais suite aux dérapages illégaux de la grève du syndicat socialiste lundi à Liège -première de nombreuses grèves tournantes qui se dérouleront cet automne- Marc Goblet a tenu à rappeler ce que l’OIT, l’Organisation Internationale du Travail, leur permet ou pas.

"Au niveau de l’Organisation Internationale du Travail, les piquets de grève sont autorisés. Même aller en dehors de l’entreprise où ils sont. Ce qu’ils ne peuvent pas, c’est recourir à de la violence tant physique que sur les biens", a rappelé M. Goblet.


Raymonde, c'était pas de la violence?

Il répondait là à la journaliste du Soir Magazine Emmanuelle Praet, qui lui rappelait l’épisode ô combien marquant des grèves tournantes de l’année dernière : Raymonde ! "Le droit de travailler, je pense que c’est quelque chose de fondamental. Quand on a vu avec Madame Raymonde, ce droit était impossible. Elle est allée elle-même -et d’autres syndicalistes aussi ont été dans des centres commerciaux- pour empêcher des gens qui voulaient travailler de le faire. Donc le droit de la grève, c’est fondamental. Mais le droit de travailler aussi et les gens n’ont pas besoin d’avoir une pression parce qu’ils osent vouloir travailler ou parce qu’ils ont besoin de ce travail", estimait-elle.


"Fermeté", un mot soumis à diverses interprétations

Marc Goblet rappelait là encore ce que l’OIT leur permet de faire. "Ils peuvent, même avec fermeté, de faire en sorte d’essayer de faire comprendre à ceux qui veulent travailler de ne pas travailler."

Pour le président du groupe MR au Parlement de Wallonie, Pierre-Yves Jeholet, c’est dans l’interprétation du mot "fermeté" que se trouve le nœud du problème. "C’est quoi la limite de la fermeté ?", a-t-il demandé à Marc Goblet. Pour ce dernier, c’est "à partir du moment où il n’y a pas de violence". Mais pour M. Jeholet , "quand on intimide des travailleurs qui ont envie de travailler et qu’on les empêche de travailler, pour moi ce n’est pas de la fermeté."


Les dégradations sur le chantier de l'hôpital près de Ans, c'était pas de la violence?

Pour Jacques de Toeuf, le président de l’Absym, la grève de lundi a d’ailleurs selon lui largement franchi la limite qui sépare la simple fermeté de la violence. "La violence est insupportable. Vous dite qu’on ne peut pas opérer de violence sur les biens et les personnes. Je vous signale que le même piquet qui est monté sur l’autoroute (à Ans, ndlr), avant, il est allé saccager tout ce qu’il y avait dans le chantier de la (nouvelle) clinique. L’informatique, la peinture rouge sur les murs, etc. C’est pas de la violence sur les biens et les personnes ? On a pourchassé des gens en disant : "Ce sont des Indiens." Délit de faciès et de sale gueule ! C’étaient des Italiens. Certes d’origine indienne, mais c’étaient des Italiens. On peut dire tout ce qu’on veut sur les travailleurs européens, mais il n’y avait pas de raison ni de s’en prendre à des gens, ni d’aller tout casser. Et pour accéder au chantier, on a pris des cisailles pour cisailler les grillages. Alors c’est quoi ça ? Ça tombe du ciel ?"

Enfin, Marc Goblet l’a reconnu. L’OIT ne permet pas aux grévistes de bloquer une autoroute : "Ça je l’ai dit", a-t-il rappelé à Christophe Deborsu.

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