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Le film de l'Autrichien Seidl déprogrammé à Toronto après un tournage critiqué

Le Festival international du film de Toronto (Tiff) a annulé la projection prévue vendredi en avant-première mondiale du long-métrage traitant de la pédophilie "Sparta", réalisé par l'Autrichien Ulrich Seidl, après des accusations de mauvais traitements lors du tournage en Roumanie.

"Ce film a été retiré du festival. Nous nous excusons pour tout désagrément", peut-on lire sans plus de précisions sur le site internet du Tiff.

Contactée par l'AFP, la société de production Ulrich Seidl Filmproduktion GmbH s'est refusée à toute déclaration "concernant l'annulation".

"Sparta" évoque un entraîneur autrichien de judo, joué par l'acteur primé à Berlin Georg Friedrich, qui tente de lutter contre ses tendances pédophiles en refaisant sa vie dans une région reculée de Roumanie.

La semaine dernière, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait publié des témoignages anonymes de membres de l'équipe de tournage ainsi que d'enfants ayant joué dans le film et affirmant y avoir été brutalisés.

Des parents sont également cités et disent ne pas avoir été correctement informés du sujet du film, toujours sous couvert d'anonymat.

Ces allégations ont été balayées par le réalisateur âgé de 69 ans, lauréat par deux fois du Grand prix du Jury à la Mostra de Venise, en 2001 pour "Dog Days" et en 2012 pour "Paradis: foi".

"Aucun enfant n'a été filmé nu dans une situation, une pose ou un contexte sexualisé", avait réagi Ulrich Seidl sur son site internet après la diffusion de l'article.

"J'ai informé les parents de tout le contenu essentiel du film lors de nombreuses rencontres individuelles avec un traducteur avant le tournage", avait-il ajouté.

Une enquête de la Direction des enquêtes sur le crime organisé et le terrorisme est en cours dans le comté de Satu Mare (nord-ouest de la Roumanie), où le tournage s'est déroulé, selon une source judiciaire roumaine interrogée par l'AFP.

"Sparta" a été coproduit en Autriche, en Allemagne et en France notamment par Philippe Bober, qui avait déjà participé au financement de "The Square", du Suédois Ruben Östlund, Palme d'Or à Cannes en 2017.

Il s'agit du second volet d'un diptyque après "Rimini", présenté à Berlin en février par Ulrich Seidl.

Le style quasi-documentaire, où rien n'est épargné au spectateur, de ce réalisateur habitué des festivals, lui a souvent été reproché par les critiques, qui dénoncent pour certains le sordide de ses oeuvres.

"Sparta" est toujours programmé en compétition au festival de San Sebastian (Espagne) qui débute vendredi 16 septembre.

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