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Toujours plus indépendant, Chinese Man célèbre ses 15 ans sur disque et sur scène

Entre hip hop et électro, avec des teintes jazzy, reggae ou asiatiques, Chinese Man déploie son univers depuis 15 ans: le groupe marseillais et son label indépendant célébreront cet anniversaire avec un album et une tournée associant des groupes "maison".

A l'origine de cette aventure singulière dans un monde musical généralement segmenté entre artistes, grandes maisons de disques et tourneurs, une bande d'amis qui se rencontrent à Aix-en-Provence, entre lycée, université et petits boulots.

"Pour moi, on n'allait jamais vivre" de la musique, se rappelle pour l'AFP High Ku, un des trois membres de Chinese Man, en se remémorant les débuts de l'aventure.

"On était potes avec SLY et Matteo (les deux autres membres du groupe), on faisait des projets dans le domaine culturel... On partait souvent en vacances dans la maison de mes grands-parents en Ardèche (sud-est), et une fois on s'est dit +Retournons-y pour faire du son+".

Petit à petit, le trio compose quelques titres, sort un premier vinyle... Au même moment prend forme, toujours autour du même noyau d'amis, ce qui deviendra le label Chinese Man Records (CMR), implanté aujourd'hui lui aussi à Marseille.

"De 2004 à 2009, tout ça reste très alternatif, tous ceux qui sont impliqués ont des boulots à côté", se souvient Frédéric Maigne, directeur de CMR.

Dès le départ, le projet est pensé de manière collective, et agrège des artistes vidéo ou des illustrateurs autour du groupe --dont l'identité visuelle, très cohérente, est aussi déclinée dans des clips léchés et en concert, où la scénographie est essentielle.

En 2007, le groupe sort un premier CD. Et alors qu'il est quasiment inconnu, "I've got that tune", construit autour d'un vieux titre de jazz des années 1930, est choisi pour la campagne publicitaire d'un géant de l'automobile.

L'opportunité contribue à doper la notoriété du groupe, qui enchaîne les dates sur scène, et permet aussi de créer le label maison, resté une structure associative jusqu'à début 2019.

- "Projet +casse-gueule+" -

"On l'a transformée en Scop --société coopérative dont les salariés sont associés majoritaires-- depuis six mois, explique Frédéric Maigne. "Ça reste très proche de notre modèle, avec des prises de décision très collectives".

Autre spécificité dans le monde de la musique: à l'exception de la distribution, CMR gère tout en direct, de la production aux tournées --près de 1.800 dates, en France comme à l'étranger, depuis 15 ans, pour l'ensemble des artistes du label.

"Ce n'est pas un fonctionnement de major ou de gros label, on reste à échelle humaine", revendique Benjamin Befort, chargé de promotion, évoquant des "ambitions raisonnables et raisonnées".

L'équipe Chinese Man va bientôt s'installer dans de nouveaux locaux intégrant des bureaux et un studio d'enregistrement.

Et pour le 15e anniversaire, la fête a débuté... en Ardèche, dans la maison des grands-parents de High Ku où tout a commencé.

Chinese Man, mais aussi deux autres groupes, les spécialistes du scratch et du sample du Scratch Bandits Crew et le duo marseillais d'électro aux couleurs latinos Baja Frequencia s'y sont retrouvés pour produire un nouvel opus des "Groove Sessions" du label.

"C'est vraiment le type de projet +casse-gueule+, ça peut très bien ne pas sortir, mais pour nous, la manière de le faire était aussi importante que le résultat", raconte High Ku.

L'alchimie de la rencontre a donné 18 titres, dont 15 conservés pour l'album. Sur cinq d'entre eux, quatre rappeurs sont venus enregistrer leurs "lyrics" dans la foulée. "Ils sont arrivés un jour à 12H00, et repartis le lendemain soir", sourit High Ku: "On avait envie d'un truc spontané".

Attendu pour février 2020, le disque sera suivi d'une tournée rassemblant les trois groupes, rejoints sur scène par le rappeur "maison" Youthstar et le chanteur du groupe Chill Bump, Miscelleanous. Au programme, promet CMR, un spectacle "festif, puissant et audacieux".

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