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Le dossier Dutroux disponible sur internet: "illégal"

Les quelque 77.000 documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan publiés sur Wikileaks nous touchaient de (très) loin. Mais un autre document disponible sur ce site internet aujourd’hui connu de tous nous est atrocement plus familier. En effet, 1.300 pages d’une synthèse des PV d’audition de l’affaire Dutroux y sont consultables.

Sur la centaine de milliers de pièces confidentielles que comporterait le dossier Dutroux, il y en a une qui est aujourd’hui disponible sur internet. Il s’agit d’une synthèse de tous les procès verbaux d’audition réalisés dans le cadre de l’enquête, rédigée par les enquêteurs et destinée alors au juge d’instruction Langlois, nous révèlent ce mardi les journaux du groupe Sud Presse.

Toutes les auditions des témoins révélées

1.235 pages en tout, dans lesquelles apparaissent non seulement les auditions de Marc Dutroux niant catégoriquement avoir violé Julie et Mélissa, mais toutes les autres dont celles de témoins classés « X1 », dont le juge n’a pas tenu compte, selon le quotidien. Le nom d’un ancien ministre wallon y apparaît également, dans une liste d’amateurs présumés d’un club échangiste bruxellois. Cette piste a, elle, été jugée fantaisiste.

"Anormal" et "illégal"

Pour Jean-Denis Lejeune, "ce n’est pas une démarche normale." Pire qu'anormale, cette diffusion serait à l'encontre des dispositions légales belges, selon l'avocate Suzanne Hage. "Je pense que quand un dossier est à l’instruction et qu’il y a eu un jugement, ça reste entre les parties concernées et ce n’est pas mis normalement sur la place publique", déplorait le père de la Julie. Quant à Mme Hage, spécialiste du droit contactée par RTL-TVI, elle estime que "cette mise en ligne est totalement illégale dans la mesure où le dossier Dutroux, depuis la clôture de la cour d’assises, n’est pas encore tombé dans le domaine public."

"Ce sont des infos vraies, fausses, très disparates qui mettent en cause une série de gens qui n'ont parfois rien à se reprocher, qui ont simplement été cités dans une enquête, qui se voient ainsi exposés, peut-être au mépris public sur internet, alors qu'en réalité, ces éléments doivent rester secrets dans un dossier judiciaire", explique pour sa part le procureur général de Liège, Cédric Visart de Bocarmé, sur la RTBF. Mme Hage précisait que toute personne préjudiciée par la divulgation publique de ce dossier peut introduire une plainte contre ceux qui l'ont diffusé sur internet.

Wikileaks, la plate-forme de toutes les révélations

Le site internet Wikileaks ne cesse décidément de faire parler de lui. Après la divulgation de documents militaires secrets du Pentagone, voici donc une publication autrement plus dérangeante pour chaque Belge, marqué à jamais par cette atroce affaire. Depuis le 17 avril 2009 déjà, n'importe qui a donc accès à ces informations, dont la consultation sera une source d'information pour les uns, une forme de voyeurisme malsain pour les autres.

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