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On a téléphoné avec une montre sous Android : gros gadget ou fonction utile ?

Malgré les chiffres timides qui trahissent un intérêt plus que moyen du consommateur envers ces grosses montres sous Android, Google continue de développer son petit système d'exploitation à destination des wearables, ces objets connectés que l'on porte sur soi.

Et forcément, il y a toujours quelques géants de l'électronique qui en profitent pour construire une smartwatch qui en exploitera les nouvelles possibilités, même s'ils savent parfaitement qu'elle ne trouvera qu'un public de niche. Ils l'avouent parfois: c'est un moyen d'accumuler de l'expérience et de l'expertise dans un domaine qui, peut-être un jour, sera profitable. 

Très bien équipées (GPS, Wi-Fi, capteurs, micro, haut-parleur, etc), ces grosses montres ont mis de côté l'aspect 'mode' pour se concentrer sur le sport, car c'est visiblement le seul intérêt que le grand public lui trouve.

On a passé un mois avec la Watch 2 de Huawei, qui exploite Android Wear 2.0, et voici nos impressions. Notez bien qu'il s'agit de la version destinée au marché belge, sans connectivité 4G.

ON A AIMÉ

Si vous êtes un adepte des notifications sous Android (donc si vous laissez la plupart des applications vous en envoyer), vous apprécierez de les recevoir sur votre montre. On peut bien entendu filtrer, à partir de l'application smartphone Android Wear, quelles notifications sont affichées par la montre. On peut également choisir de ne pas faire sonner le téléphone (notifs et/ou appels) lorsque la montre est portée, pour ne pas faire de concert de bip-bip à chaque message. La plupart de ces notifications se limitent à vous avertir, mais n'affichent pas grand-chose de plus. Par exemple, une notification de l'application RTL info vous afficher le contenu de l'alerte (une phrase), mais vous proposera ensuite d'ouvrir l'appli sur le smartphone pour en savoir plus.

Corollaire: si les notifications sont "riches" (par exemple le contrôle de la musique), votre montre en tirera profit et permettra de changer le volume ou le morceau. Avec l'application Nuki (serrure connectée), la notification quand vous approchez de votre maison vous propose d'ouvrir la porte, et ça fonctionne donc aussi à partir de la montre. On peut ouvrir sa porte rien qu'avec sa montre. Classe !

Certaines applications de votre smartphone ont une déclinaison pour Android Wear. Elles s'installeront automatiquement sur votre montre, et certaines ont une belle utilité. Cela s'adresse surtout aux geeks bien équipés en gadgets connectés. L'application Nuki permet d'ouvrir ou fermer sa porte d'entrée à distance. Celle de Nest vous laisse augmenter ou diminuer la température du thermostat connecté de la marque. Le réseau social Swarm vous propose de dire à vos amis où vous vous trouver (mais l'appli n'a pas fonctionné durant notre test). Bref, on peut agir aussi, on ne doit pas toujours attendre les notifications.

Avec la Huawei Watch 2, si vous décrochez sur votre montre lors d'un appel entrant, vous allez discuter avec votre interlocuteur comme Michael Knight dans K2000. Ça ressemble à une grosse fonction inutile, mais en réalité, lorsque vos mains sont sales ou que vous êtes très occupé, cela peut vraiment dépanner. Lors de nos tests dans de bonnes conditions (quand on est seul dans sa maison ou son jardin, en fait…), les discussions étaient parfaitement claires, tant pour nous que pour notre interlocuteur. Plutôt pratique, en fait.

L'application Huawei Santé a fait peau neuve. Elle est encore loin de la qualité de l'application Fitbit, mais elle est sur la bonne voie. Huawei Santé exploite au mieux les données issues de la montre au niveau du nombre de pas, de votre rythme cardiaque, des activités sportives, du sommeil. Elle les compile sous forme de ligne du temps, et propose également des entraînements spécifiques pour atteindre des objectifs de compétition, par exemple.

Le GPS et le Wi-Fi intégrés la rendent plus autonome. Par exemple, vous pouvez aller courir uniquement avec la montre et celle-ci sera capable de tracer votre parcours, alors que les bracelets d'activité ont besoin du smartphone. Idem pour l'accès au réseau: si votre smartphone n'est pas près de vous, votre montre peut tout-de-même se connecter au réseau.

Toujours sympa: le choix des écrans d'accueil, une dizaine de base fournis par Huawei, mais vous pouvez en trouver d'autres sur le store. Ceux-ci varient au niveau du look, mais surtout au niveau des infos affichées sur l'écran. Uniquement la date et l'heure, ou des infos sur la météo, le nombre de pas, le rythme cardiaque, l'altitude, etc.

ON N'A PAS AIMÉ

L'écran tactile est vraiment trop petit, même pour les mains de taille raisonnable. 1,2" et 390 x 390 pixels, ce n'est pas assez pour effectuer correctement les mouvements du doigt qui permettent de naviguer dans l'interface. Par exemple, pour faire défiler la liste d'applications (geste de l'index du bas vers le haut ou l'inverse), c'est souvent compliqué ou erratique.

Richement équipée, la montre en devient vraiment encombrante. 1,26 cm d'épaisseur, 4,5 x 4,9 cm de largeur: sur un poignet moyen, c'est assez imposant. Le poids de 40 grammes est heureusement assez contenu.

L'autonomie de la montre est assez limitée. D'après nos tests, si vous l'éteignez la nuit, vous tiendrez deux journées entières. Si vous la laissez à votre poignet la nuit pour analyser votre sommeil, la montre sera pratiquement plate au réveil. Dès lors, l'analyse de sommeil se révèle assez compromise, à moins de charger sa montre à fond (ce qui prend 1 ou 2 heures selon le chargeur) juste avant d'aller au lit. Ce manque d'autonomie est un réel frein à l'adoption massive d'Android Wear par le grand public. Qui a envie de retirer sa montre et de la charger tous les soirs, alors qu'on peut laisser son Fitbit au poignet durant une grosse semaine ? D'autant plus que contrairement à Samsung qui prévoir un petit stand de recharge sans-fil qui permet de transformer la montre en réveil, Huawei ne fournit qu'une petite base aimantée peu pratique.

Android Wear 2.0 est un peu plus intéressant que la version 1.0, mais ça reste peu pratique à utiliser et à naviguer. Le système de cartes a disparu, heureusement, mais les notifications et la liste des applications qui défilent avec le doigt, ce n'est guère pratique. Samsung s'en sort mieux avec ses Gear S2 et S3 sous Tizen, tout comme Apple et sa Watch.

CONCLUSION

Pour préparer un avenir pourtant incertain au niveau des wearables, Huawei persiste avec une Watch 2 plus autonome au niveau GPS et Wi-Fi, mais qui a les mêmes problèmes que toutes les montres sous Android: une autonomie trop limitée qui rend son utilisation quotidienne plus encombrante qu'autre chose.

Android Wear, même en version 2.0, reste ce qu'il a toujours été: un écran déporté affichant les notifications du smartphone, et pouvant exécuter des versions très allégées de quelques applications.

Inutile, dès lors ? Pas vraiment. Les amateurs de jogging et de vélo, qui aiment partir en balade sans dépendre du smartphone, seront comblés. Couplée à l'application Huawei Santé qui a fait peau neuve, la Watch 2 devient un compagnon sportif de très bonne facture, qui peut même accueillir quelques fichiers MP3 qu'elle diffusera sur des écouteurs sans-fil. 

D'autant que son prix, vu que les ventes ne décollent pas, a déjà baissé. Elle se trouve à 309€ au lieu de 329€ (sur Amazon.fr).  

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