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"On boit trop et on ne sait pas pourquoi, toutes les occasions sont là": Dani livre un combat contre son addiction depuis plus de 20 ans

A Bruxelles et en Wallonie, on compte entre 2.000 et 4.000 Alcooliques Anonymes. Des hommes et des femmes qui tentent ensemble de résoudre leur dépendance à l'alcool. Ils étaient rassemblés ce samedi à Liège pour leur congrès annuel. Comment s'en sortir lorsqu'on est alcoolique? Comment résister à la tentation ? Nous vous proposons d'écouter les histoires de deux femmes recueillies par Nathanaël Pauly, Julien Modave et Julien Raway.

"Je suis certainement née alcoolique mais la maladie s'est déclarée quand j'ai commencé à exagérer avec l'alcool", souffle Dani, âgée de 65 ans. Dans sa jeunesse, l'alcool s'est invité dans sa vie, d'abord lors de sorties, de soirées entre amis et sans qu'elle ne s'en rende compte, il s'est imposé au quotidien.

"On boit trop et on ne sait pas pourquoi. Toutes les occasions pour boire sont là. Que ce soit de la gaieté, de la mauvaise humeur... On trouve toujours une bonne raison pour boire", assure-t-elle. Avant d'ajouter: "J'avais une belle maison, une voiture. J'ai un mari extraordinaire, des beaux enfants. Je n'étais pas malheureuse. L'alcoolisme est une maladie. On n'a pas le cancer parce qu'on est malheureux".

Dani n'avait pas de limites dans sa consommation d'alcool. Elle ne sait pas pourquoi. A 40 ans, elle a pris conscience et a décidé de réagir. Cela fait maintenant 25 ans qu'elle n'a plus bu une seule goutte. 


"Ne pas oublier que je suis une alcoolique"

"Quand on franchit le cap de l'alcoolisme, on ne le sait pas. C'est insidieux. Avant que je mette le mot alcoolique sur ma tête, il m'a fallu un certain temps. Aujourd'hui, je n'ai pas soif mais je peux avoir soif demain. C'est pour ça que je vais en réunion chez les Alcooliques Anonymes. Pour ne pas oublier que je suis une alcoolique", explique-t-elle. 

Florence, 36 ans, compte également sur ces réunions d'Alcooliques Anonymes. Pour elle aussi, ça a commencé par quelques verres, quelques apéros avant de sombrer dans un alcoolisme qui l'a menée à plusieurs tentatives de suicide.

J'ai roulé le plus vite que j'ai pu et j'ai foncé dans un mur. 

"J'ai pris ma voiture, j'étais très très alcoolisée. J'ai roulé à 180km/h sur l'autoroute, j'ai roulé le plus vite que j'ai pu et j'ai foncé dans un mur. Quand j'ai rouvert les yeux, je me suis dit 'Même le bon Dieu ne veut pas de moi !'", confie-t-elle.

Florence est ensuite rentrée en contact avec les Alcooliques Anonymes. Elle est abstinente depuis 7 ans. "Si je reprends un verre, je perds tout. Je perds ma vie, ma famille, mon fils, ma maison, mon boulot. J'ai tout gagné dans l'abstinence", remarque-t-elle.  

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