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90 secondes pour comprendre le débat autour du glyphosate

Depuis plusieurs mois, un débat fait rage entre les États membres de l’Union européenne, industriels et ONG à propos du glyphosate, un pesticide, notamment présent dans le Round Up de Monsanto. Frédéric Moray nous en parle ce jeudi matin dans 90 secondes pour comprendre.

Ce jeudi matin, Frédéric Moray a pris 90 secondes pour nous aider à comprendre le débat autour du glyphosate. C’est aujourd’hui que l’Europe doit valider ou non la prolongation de la mise en vente de cet herbicide. Rarement un produit a fait autant l’objet de lobbying. 


Cancérigène ou pas?

Face à face on retrouve les industriels qui produisent ce glyphosate et les ONG qui défendent l’environnement et la santé. Chacun produit des rapports scientifiques qui se contredisent. En mars 2015, le Circ, le Centre international de recherche sur le cancer, créé par l’Organisation mondiale de la santé, compile l’ensemble des études scientifiques sur le sujet. Verdict : le glyphosate est classé comme produit probablement cancérogène.

Mai, nouveau rapport lundi dernier, à quelques jours seulement du vote européen. Les Nations Unies, dont fait partie l’OMS, publient une nouvelle étude moins alarmiste : il est "peu probable" que le glyphosate provoque le cancer chez les humains qui y seraient exposés par l’alimentation. Les industriels jubilent. Ils dénoncent le travail du CIRC qui aurait ignoré des dizaines d’études scientifiques qui soutiennent que le glyphosate ne présente pas de risques pour la santé humaine.


Doutes sur l’indépendance des experts

Certaines ONG, dont Greenpeace, contre-attaquent et dénoncent des accointances entre les experts du dernier rapport et le monde industriel. Ils mettent nommément en cause par exemple, la présidence et la vice-présidence du groupe assemblé par les Nations Unies, qui seraient directement financés par les industriels.


Mais pourquoi de telles contradictions ?

Parce qu’évidemment l’enjeu est économique. Pour le géant américain Monsanto d’abord, numéro deux mondial des semences agricoles. Le glyphosate représente 40 % de son chiffre d’affaires, soit, selon des chiffres publiés par des ONG, environ 1,8 milliard de dollars. Mais, Monsanto n’est pas le seul. Rien qu’en Europe, 400 entreprises dépendent aujourd’hui de ce glyphosate.

La réduction de l’utilisation de l’herbicide serait un désastre économique, selon eux. Ils annoncent une baisse de 30% des rendements.

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