Accueil Actu

Des cirques et leurs animaux aux Invalides à Paris contre leur "mort programmée"

Chameaux, lamas et même un watusi (un bovin): une dizaine de cirques et une partie de leur ménagerie ont envahi mardi la place des Invalides (VIIe) à Paris pour dénoncer, sur un air de fête, "les discriminations faites aux arts itinérants", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Les cirques, les spectacles itinérants, les cascadeurs, les théâtres de guignol et le monde forain sont là aujourd'hui pour dénoncer notre mort programmée", a déclaré Anthony Dubois, président de l'association des cirques de famille de France.

Depuis trois ans, les cirques itinérants, qui revendiquent 13 millions de spectateurs par an, disent rencontrer beaucoup plus de difficultés qu'avant pour planter temporairement leurs chapiteaux dans les communes.

L'opération, à l'initiative de Marcel Campion, "le roi des forains", vise à "sensibiliser le public, lui permettre de découvrir et redécouvrir le cirque" et surtout "dénoncer les discriminations faites envers les arts itinérants", sur un ton "festif", a indiqué M. Dubois.

"On a trop de difficultés à réaliser aujourd'hui notre métier en France", a expliqué Renold Martial, directeur du cirque des Ch'tis qui, il y a 7 ans, faisait "260 communes par an. Aujourd'hui, j'en fais 100, voire moins".

Les "communes ne nous donnent pas de motif de refus", indiquent les manifestants selon qui la question animale n'est pas obligatoirement le principal sujet de refus.

En France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l'installation de cirques possédant des animaux, avait indiqué l'association de défense des animaux PETA en novembre. Paris s'est ensuite engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans toutefois fixer d'échéance.

Jusqu'à mercredi, châteaux gonflables, petites ménageries, animations de cirque et mini-spectacles seront proposés gratuitement aux passants.

"Notre action, c'est simplement pour faire voir aux Parisiens que nos animaux ne sont pas maltraités, que l'endroit, quand on partira, sera propre. Je ne vois pas pourquoi les élus, les maires, les députés, les sénateurs, ne veulent plus de cirque", ajoute-il.

Pour Anthony Dubois, la solution pourrait venir du gouvernement. "Il nous faudrait une loi sur les arts itinérants pour nous protéger", a-t-il ajouté, assurant avoir été écouté par "plusieurs députés" venus de l'Assemblée Nationale voisine.

Dans un communiqué, l'élu Modem parisien Yann Wehrling, militant de la cause animale, a qualifié la manifestation de "véritable provocation", avec des animaux "coincés dans de toutes petites cages, en plein soleil", alors qu'elle est "présentée par ses organisateurs comme une manière de montrer le bon traitement réservé à ces animaux".

À lire aussi

Sélectionné pour vous