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Coronavirus: mobilisation pour un vaccin, polémique autour de Trump et du "désinfectant"

L'ONU a sonné vendredi la mobilisation pour accélérer la production d'un vaccin accessible à tous contre le nouveau coronavirus, que Donald Trump a semblé envisager de traiter au désinfectant, suscitant une polémique mondiale au moment où les Etats-Unis ont franchi la barre des 50.000 morts.

Alors que des centaines de millions de musulmans à travers la planète ont entamé un mois de ramadan sous le signe du confinement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que seule la découverte d'un vaccin ou d'un traitement efficace permettrait de juguler la pandémie. Et cela prendra "longtemps", a souligné son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Les Nations unies et leur agence chargée de la santé ont donc présenté une initiative pour la production de remèdes contre la maladie Covid-19, dont le bilan est en passe d'atteindre le seuil symbolique de 200.000 morts et qui a mis la planète à l'arrêt.

Une course est déjà engagée entre laboratoires pour trouver le produit adéquat avec une demi-douzaine d'essais cliniques, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne.

- "Pour tous, partout" -

Mais l'enjeu est d'obtenir un vaccin et un traitement "abordables, sûrs, efficaces" et surtout disponibles "pour tous, partout", a martelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, mettant en garde contre une solution qui ne bénéficierait qu'à "une moitié du monde" et exclurait les plus pauvres.

Cette initiative implique plusieurs pays d'Europe, le continent le plus endeuillé avec plus de 119.000 décès.

En revanche, ni la Chine, d'où est partie la pandémie fin 2019, ni les Etats-Unis, de loin le pays le plus frappé avec 51.000 morts, ne se sont associés à sa présentation.

Mais de traitement du virus, il en est aussi question à Washington: le président Trump a suggéré jeudi soir que l'injection de désinfectant aux malades pourrait être une piste à explorer.

Le milliardaire républicain a finalement assuré vendredi s'être exprimé de façon "sarcastique". Puis, dans la soirée, vraisemblablement piqué au vif par une polémique qui ne s'éteint pas, il a mis fin après seulement une vingtaine de minutes à sa conférence de presse sur la pandémie, sans prendre de questions, alors que cet exercice quotidien s'étend d'ordinaire en longueur.

- "Ne buvez pas de javel" -

Scientifiques, fabricants de désinfectant et autorités sont toutefois montés au créneau.

"Personne ne doit s'injecter quoi que ce soit", ont prévenu les autorités sanitaires britanniques. "J'ai du mal à croire que je suis obligé de dire ça, mais s'il vous plait ne buvez pas d'eau de javel", a renchéri Joe Biden, l'adversaire démocrate de Donald Trump à la présidentielle de novembre.

La Maison Blanche a aussi mis en avant une expérience montrant que le coronavirus s'affaiblit au soleil et dans une atmosphère chaude et humide -- une étude dont la portée reste toutefois à évaluer.

Les Etats-Unis ont enregistré vendredi leur bilan journalier le plus bas en près de trois semaines, avec quelque 1.250 décès supplémentaires en 24h, sans que cette baisse ponctuelle ne dessine toutefois pour le moment une véritable tendance.

Sur le front économique, Donald Trump a promulgué de nouvelles mesures de soutien aux petites et moyennes entreprises et aux hôpitaux de près de 500 milliards de dollars, qui s'ajoutent au plan de relance historique de 2.200 milliards approuvé fin mars.

Il y a urgence: le PIB américain devrait plonger de 12% au cours de ce trimestre, et le taux de chômage grimper à 14% contre 3,8% seulement avant la crise sanitaire, selon une agence indépendante.

Malgré la récession mondiale qui se profile, le confinement reste souvent la règle pour ralentir la propagation du virus.

L'esplanade de la Grande mosquée de La Mecque désertée, des lieux de culte fermés: après les fêtes chrétiennes de Pâques et la Pâque juive, une grande partie du monde musulman est ainsi entrée dans un mois de jeûne sans prières collectives ni repas partagés.

"Ce ramadan est très différent, il n'est simplement pas festif. Je suis déçue de ne pas pouvoir aller à la mosquée mais que pouvons-nous y faire?", se résigne Fitria Famela, une femme au foyer en Indonésie.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite, dont le pays abrite les deux lieux les plus saints de l'islam, s'est dit "affligé" par la situation, mais a insisté sur la "protection de la vie et de la santé des peuples".

L'OMS a en effet appelé à ne pas relâcher les efforts avec des déconfinements prématurés ou trop rapides, alors que la menace d'une deuxième vague mortelle reste entière.

- Bowling, sex-shop et UV -

Malgré ces avertissements, cinq Etats américains n'ont pas décrété de confinement.

C'est le cas du Dakota du Sud, où bars, cabines UV et sex-shops restent ouverts. "Nous sommes un commerce essentiel", sourit Kate, la gérante du sex-shop Dick & Jane's Naughty Spot, où un mannequin en lingerie fine a été équipé d'une visière de protection antivirus.

Plusieurs autres Etats ont décidé de se lancer sur la voie du déconfinement. Comme la Géorgie, où bowlings, ateliers de tatouage ou salons de coiffure et de soins esthétiques ont rouvert vendredi. "Il n'y a rien d'essentiel dans le fait d'aller au bowling ou de se faire faire une manucure au beau milieu d'une pandémie", déplore la maire démocrate d'Atlanta, Keisha Lance Bottoms.

En Europe aussi, c'est la division, mais entre pays qui ne parviennent pas à s'accorder sur l'ampleur et le financement d'un vaste plan de relance. En attendant, les gouvernements parent au plus pressé, comme la France et les Pays-Bas qui ont promis une dizaine de milliards d'euros en tout pour aider Air France-KLM, qui comme les autres compagnies aériennes a dû clouer ses avions au sol.

Comme aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde, certains pays du Vieux Continent allègent leurs restrictions, tandis que d'autres, dont l'Italie et la France, s'y préparent grâce au ralentissement de la propagation du coronavirus.

La Belgique, en première ligne avec près de 6.700 morts pour 11,5 millions d'habitants, a annoncé une réouverture très progressive des commerces et écoles à compter de mi-mai.

burx-fff/la/leo

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