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Les violences contre les médecins en hausse, plus de 1.000 incidents en 2017

Vols, agressions verbales ou physiques, vandalisme... Plus de 1.000 incidents ont été signalés par les médecins en 2017, un chiffre record selon l'Observatoire du Conseil national de l'Ordre, qui encourage les victimes à porter plainte.

L'Observatoire de la sécurité des médecins a recensé l'année dernière 1.035 incidents, soit 5,2 agressions pour 1.000 médecins en activité, enregistrant ainsi un record depuis le lancement en 2003 de cette étude annuelle par l'Ordre des médecins et Ipsos. Le nombre d'agressions physiques s'est élevé à 75, contre 71 en 2016 pour 968 incidents au total.

Les victimes sont "plus féminisées" que la profession, note l'Ordre dans un communiqué: les femmes représentent 47% des médecins, mais 51% des victimes en 2017.

Les généralistes sont les plus touchés, avec 61% des incidents signalés, alors qu'ils ne représentent que 44% des effectifs.

Les agressions verbales sont les incidents les plus courants (62% en 2017, +1 point). Il s'agit la plupart du temps d'injures ou menaces directes, les médecins signalant également des cas de harcèlement, de dénonciations calomnieuses, de lettres de menaces ou de chantage.

Viennent ensuite les vols et tentatives de vols (23%), le vandalisme (8%), et enfin les agressions physiques (7%). Dans 2% des cas, l'agresseur a utilisé une arme.

Un tiers des agressions sont motivées par "un reproche relatif à une prise en charge" (31% des cas). D'autres motifs sont invoqués, comme un vol (22%), un "refus de prescription" (14%), ou un temps d'attente jugé excessif (10%).

Plus de 7 incidents sur 10 (76%) ont eu lieu dans le cadre de l'exercice de la médecine de ville (cabinet), 13% se sont déroulés dans un établissement de soins, dont 1% dans un service d'urgences.

L'Ordre des médecins "appelle chaque médecin victime" à "engager des procédures". Seuls 38% ont choisi de déposer plainte en 2017.

"Combien faudra-t-il de médecins agressés, blessés, voire tués, pour que les pouvoirs publics réagissent ?", a réagi un syndicat de médecins, la CSMF, dans un communiqué. Il réclame des mesures "fermes et immédiates", parmi lesquelles "la reconnaissance prioritaire des numéros de téléphone des cabinets par les services de police", ou encore "des aides" à l'installation de caméras de vidéosurveillance dans les salles d'attente et de boutons d'alarme.

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