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Algues vertes: des associations réclament un protocole en cas de décès

Après deux nouveaux décès suspects dans le Finistère, deux associations anti-algues vertes bretonnes réclament l'établissement d'un protocole médical spécifique dès lors qu'une personne est trouvée morte dans un lieu sensible aux échouages d'algues vertes, ont-elles expliqué mercredi à l'AFP.

Samedi un ostréiculteur de 18 ans est décédé brutalement en baie de Morlaix et mardi c'est un homme d'environ 70 ans qui est décédé en baie de Douarnenez, deux zones où sont présentes les algues vertes dont la décomposition peut engendrer le dégagement de sulfure d'hydrogène (H2S), gaz toxique potentiellement mortel.

Les associations Sauvegarde du Trégor et Halte aux marées vertes, qui bataillent depuis plusieurs années pour l'établissement d'un protocole médical automatique en cas de décès suspect, réitèrent après ces deux nouveaux cas leur demande.

"Il faut qu'une prise de sang soit faite systématiquement, chaque fois qu'une personne est retrouvée morte dans une zone à vasière ou une zone sensible aux échouages d'algues vertes et que ce protocole soit prescrit à tous les sauveteurs", a déclaré à l'AFP André Ollivro, co-président de l'association Halte aux marées vertes, qui demande aussi "une analyse des tissus pulmonaires pour déterminer la présence d'un œdème caractéristique de l'intoxication due aux algues vertes".

"Le sens de notre démarche n'est pas de pointer l'hydrogène sulfuré et les marées vertes qui le produisent comme étant les causes certaines de ces décès, mais d'arriver à instituer un protocole médical", a indiqué de son côté Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Trégor. "Cela ne mobilise pas des moyens énormes et permet de lever des doutes", ajoute M. Le Lay pour qui "il s'agit aussi de faire en sorte que la piste du H2S soit privilégiée d'office et non pas écartée d'emblée".

Fin 2017, ces associations avaient déjà formulé leur demande auprès de l'Agence régionale de Santé (ARS) après le décès brutal d'un joggeur dans une vasière en septembre 2016. Dans sa réponse datée du 31 octobre 2017 le directeur général de l'ARS de Bretagne Olivier de Cadeville avait indiqué qu'il convenait de faire "expertiser" cette proposition "afin de savoir si elle peut, au regard de l'état de l'art médical et du droit être mise en œuvre". Contactée par l'AFP, l'ARS n'était pas en mesure d'apporter d'élément complémentaire dans l'immédiat.

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