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Areva espère une offre d'investisseurs étrangers

Areva espère conclure dans les prochaines semaines les discussions sur le renflouement du futur groupe avec des partenaires étrangers susceptibles d'entrer au capital du géant du nucléaire, a déclaré mercredi le président de son conseil d'administration, Philippe Varin.

"Nous sommes actuellement mobilisés pour parvenir à une offre engageante de la part de partenaires stratégiques minoritaires (...) et ceci pour obtenir cette offre engageante dans les semaines à venir", a déclaré M. Varin lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, citant notamment le chinois CNNC, ainsi que le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et ses alliés.

Le plan de sauvetage d'Areva prévoit la cession par Areva de son activité réacteurs (Areva NP) à EDF et le recentrage du groupe sur les activités liées au cycle du combustible, logées dans une nouvelle entité baptisée NewCo dont l'Etat français détiendra directement ou indirectement (via la holding Areva SA) au moins 67% du capital, tandis que des investisseurs tiers pourraient se partager le solde.

Moyennant le feu vert de la Commission européenne attendu d'ici à la fin de l'année, Areva devrait aussi bénéficier d'une recapitalisation totale de 5 milliards d'euros début 2017, dont 3 milliards pour NewCo et 2 milliards pour Areva SA (cette dernière devant être souscrite uniquement par l'Etat français).

"Nous prévoyons de lancer cette augmentation de capital début 2017, si possible au mois de janvier", a indiqué Philippe Varin.

- Partenariat stratégique -

"Les discussions (...) se poursuivent actuellement et notre objectif est d'avoir des partenaires qui ne soient pas uniquement financiers mais des partenaires avec lesquels nous pouvons avoir un partenariat stratégique durable", a-t-il poursuivi.

Areva, par exemple, est déjà engagé avec CNNC dans un projet d'usine de traitement-recyclage de combustibles nucléaires usés en Chine, tandis que le Japon est en train de relancer son industrie nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011.

"Ce sont de grands groupes qui souhaitent être partenaires du nouveau Areva. Pour nous, c'est un élément positif si nous arrivons à conclure, bien sûr, puisque c'est la démonstration qu'ils croient en l'avenir de la société", a ajouté le dirigeant.

Philippe Varin a toutefois écarté l'éventualité d'une ouverture du capital de NewCo à hauteur de 33% alors que BFM Business affirmait mardi que CNNC, MHI et le groupe public kazakh Kazatomprom prendraient individuellement une participation de 11%, moyennant l'injection de 400 millions d'euros chacun.

"Je ne confirme pas le chiffre de 33%, je l'infirme même a priori", a-t-il déclaré.

Une réflexion est aussi encore en cours sur la future gouvernance de NewCo, a expliqué M. Varin, se voulant toutefois rassurant.

"Si nous sommes en partenariat avec des sociétés qui peuvent être nos concurrentes sur certaines zones (...), ceci veut dire qu'il ne peut pas y avoir une gouvernance où elles aient accès à des informations qui seraient commercialement sensibles", a-t-il dit. "Il est aussi hors de question que des informations sensibles soient diffusées à des partenaires tiers" en matière nucléaire.

Le dirigeant a par ailleurs assuré que l'Etat français veillerait au respect du droit des actionnaires minoritaires.

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