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Boris Johnson demande aux détracteurs de Huawei de proposer des alternatives

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé les détracteurs de Huawei à proposer des alternatives à l'équipementier de télécoms chinois, qui dispose d'une avance sur ses concurrents dans la technologie 5G.

Interrogé mardi sur l'émission BBC Breakfast, le Premier ministre a affirmé que "les Britanniques méritent d'avoir accès à la meilleure technologie possible", rappelant que son gouvernement voulait mettre l'accent sur la modernisation des infrastructures et notamment donner accès à un internet à haut débit pour tous.

"Maintenant, si les gens s'opposent à une marque ou une autre, ils doivent nous dire qu'elle est l'alternative", a-t-il ajouté, faisant allusion à l'avance de Huawei sur ses rivaux dans la 5G, la nouvelle génération de téléphonie mobile destinée notamment aux objets connectés.

M. Johnson, qui bénéficie depuis les législatives de décembre d'une solide majorité au Parlement, a toutefois fait valoir qu'il ne voulait pas "installer d'infrastructures qui portent préjudice à notre sécurité nationale ou notre capacité à coopérer avec nos partenaires du réseau de renseignement Five Eyes", qui rassemble cinq pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande).

Lundi, le chef du MI5 Andrew Parker avait assuré que le gouvernement britannique pouvait travailler avec Huawei dans la 5G sans compromettre ses liens avec les services de renseignement américains.

“Nous avons confiance dans le gouvernement britannique pour prendre une décision fondée sur les preuves et non pas sur des accusations dénuées de tout fondement", a réagi Victor Zhang, vice-président de Huawei, dans un communiqué reçu par l'AFP.

Il rappelle que son groupe "travaille avec les compagnies de télécommunications britanniques depuis 15 ans" et que "deux commissions parlementaires ont conclu qu'il n'y avait pas de raison technique de nous interdire de fournir des équipements de 5G" à la Grande-Bretagne.

Ces déclarations surviennent au lendemain d'une visite à Londres d'une délégation américaine pour persuader Downing Street de ne pas travailler avec Huawei.

Les Etats-Unis répètent depuis des mois qu'il existe des liens étroits entre l'entreprise et le gouvernement chinois et que ses équipements pourraient être utilisés à des fins d'espionnage, ce que Huawei a toujours démenti.

En avril 2019, une fuite dans la presse britannique avait révélé que le gouvernement conservateur de l'époque, dirigé par Theresa May, était sur le point de concéder une participation limitée de Huawei au réseau 5G. L'équipementier chinois n'aurait pas été impliqué dans le cœur du réseau mais sur des infrastructures moins sensibles.

La classe politique britannique est divisée sur le sujet. Le parlementaire conservateur Bob Seely vient ainsi de demander à la Commission des affaires étrangères d'examiner la compatibilité du fabricant chinois avec le réseau national, affirmant qu'un accord avec le géant technologique ouvrirait la porte du réseau britannique à Pékin.

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