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Dégénérescence maculaire: Novartis, Roche et Genentech sanctionnés pour "pratiques abusives"

L'autorité française de la concurrence a infligé mercredi une amende record de 444 millions d'euros aux laboratoires Novartis, Roche et Genentech, accusés de "pratiques abusives" pour "préserver" les ventes d'un médicament traitant la dégénérescence maculaire (DMLA) au détriment d'un traitement concurrent moins cher.

C'est la plus forte amende collective jamais prononcée par l'autorité à l'encontre de laboratoires pharmaceutiques.

Elle explique dans un communiqué que "les laboratoires Genentech, Novartis et Roche ont mis en œuvre un ensemble de comportements (abus de position dominante collective) visant à préserver la position et le prix du Lucentis, en freinant l'utilisation hors autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'anticancéreux Avastin".

Le Lucentis est un traitement de la DMLA, une maladie de la rétine liée à l'âge, développé par Genentech (qui a des liens capitalistiques avec les groupes Roche et Novartis).

Toutefois, les médecins se sont rendus compte qu'un autre médicament de Genentech, l'anticancéreux Avastin, avait des effets positifs sur la DMLA et se sont mis à le prescrire bien qu'il n'ait pas d'autorisation de mise sur le marché pour cette maladie.

Or, l'Avastin a un coût 30 fois moins élevé que le Lucentis: une injection du premier coûte 30 à 40 euros, contre 1.161 euros pour le second.

Novartis commercialise le Lucentis à l'échelle mondiale en dehors des Etats-Unis, et Roche l'Avastin.

Selon l'autorité de la concurrence, Novartis "a cherché à faire échec aux initiatives des médecins ophtalmologistes qui, dans le cadre de leur liberté de prescription, décidaient de prescrire Avastin, hors autorisation de mise sur le marché, en ophtalmologie".

"Novartis, Roche et Genentech ont par ailleurs été sanctionnés pour avoir mis en œuvre un ensemble de comportements de blocage et pour avoir diffusé un discours alarmant, et parfois trompeur, auprès des autorités publiques sur les risques liés à l'utilisation d'Avastin pour le traitement de la DMLA".

L'autorité juge que "les pratiques en cause sont particulièrement graves, car elles sont intervenues dans le secteur de la santé, où la concurrence est limitée, et plus spécifiquement, dans un contexte de débat public sur l'impact sur les finances sociales du prix extrêmement élevé du Lucentis", remboursé à 100%.

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