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Elon Musk a bien tenté un "coup de pub" en Thaïlande, selon son accusateur

Vernon Unsworth, spéléologue britannique qui poursuit Elon Musk en diffamation devant un tribunal de Los Angeles, a réaffirmé jeudi que le milliardaire avait bel et bien voulu faire "un coup de pub" en envoyant un sous-marin de sa conception pour tirer des enfants prisonniers d'une grotte en Thaïlande.

"Mon opinion est toujours qu’il s’agit d’un coup de pub", a répété à plusieurs reprises M. Unsworth, 64 ans.

Le sexagénaire, qui avait participé aux opérations de secours des douze jeunes footballeurs et de leur entraîneur à l’été 2018, avait déjà qualifié de "coup de pub" la mission montée par Elon Musk dans une interview à la télévision CNN en juillet 2018. Il y disait notamment que le submersible était inadapté et que le milliardaire pouvait "se le mettre là où ça fait mal".

Le patron de Tesla et SpaceX, qui a témoigné mardi et mercredi devant le tribunal, n’avait pas apprécié ces déclarations, "erronées" selon lui. Il avait répliqué sur Twitter en employant le terme de "mec pédo" ("pedo guy") pour désigner M. Unsworth, ce qui lui vaut aujourd’hui ces poursuites pour diffamation.

"Je n’ai pas attaqué Elon Musk" mais son sous-marin, a insisté jeudi Vernon Unsworth, interrogé par les avocats de M. Musk. Ces derniers plaident depuis le début du procès, ouvert mardi, que les tweets vengeurs du dirigeant de 48 ans constituent seulement une "insulte" proférée dans le cadre d’une dispute entre les deux hommes, mais qu’il ne s’agit pas à proprement parler de diffamation.

Si le tribunal fédéral le reconnaît coupable de diffamation, le fantasque milliardaire pourrait en effet être condamné à verser des centaines de milliers de dollars d'indemnités à Vernon Unsworth.

Elon Musk avait présenté ses excuses au plaignant sur Twitter quelques jours après les tweets en cause, qu’il avait effacés.

Pressé de dire si lui-même s’excusait pour ses commentaires peu amènes sur Elon Musk et son sous-marin à CNN, Vernon Unsworth a répondu: "Je ne vois pas en quoi j’ai besoin de m’excuser. J'avais cette opinion à l’époque et je me tiens toujours à cette opinion."

Les avocats de M. Musk ont tenté en vain de lui faire dire que le sous-marin miniature conçu à la hâte par les ingénieurs de ses sociétés aurait pu être utile, même si en définitive les secours n'en ont pas eu besoin pour extraire les enfants de la grotte.

- L’appât du gain? -

Ils se sont alors attachés à insinuer que les tweets d’Elon Musk n’avaient pas entaché la réputation du spéléologue britannique, citant les honneurs reçus en Thaïlande et au Royaume-Uni pour son implication dans le sauvetage, comme la médaille remise par le prince William lui-même en juin dernier.

A-t-il jamais été traité de pédophile ? "Jamais en face, mais je ne sais pas ce que les gens pensent de moi", a répondu le Britannique, paraissant beaucoup plus assuré que les jours précédents.

Mercredi, il s'était dit "humilié et sali" à vie après avoir "été désigné publiquement comme un pédophile" par Elon Musk, ce que ce dernier dément.

Selon des recherches effectuées par un expert appelé à témoigner par le plaignant, les tweets insultants du milliardaire - suivi par 22 millions d’abonnés - ont été repris sur internet dans 409 articles, publiés dans 33 pays au total, dans les deux mois qui ont suivi. Et il ne s’agit que des articles rédigés en anglais, a-t-il souligné.

Adoptant un nouvel angle d’attaque, l’équipe d'avocats d’Elon Musk a longuement épluché e-mails et messages échangés par M. Unsworth avec différentes personnes, visiblement dans le but de le dépeindre en homme frustré de ne pas avoir réussi à faire parler de son histoire et cherchant à en tirer un profit financier.

"Je suis la CLEF. Je suis la GRANDE pièce du puzzle", a ainsi écrit le sexagénaire à l’agent de deux des sauveteurs de la grotte en train d'écrire un livre sur leur aventure, selon un extrait diffusé durant le procès.

Vernon Unsworth a assuré avoir perçu en tout et pour tout environ 3.000 dollars, au titre de sa participation à deux documentaires produits par National Geographic sur l’épisode de la grotte.

Le procès doit se poursuivre vendredi avec les plaidoiries des deux parties.

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