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Et après le coronavirus: l'abandon de la transition écologique au nom de la reprise économique?

Si le confinement actuel engendré par la lutte contre l'épidémie de coronavirus entraîne une légère amélioration de l'air grâce au ralentissement économique, on peut craindre qu'à moyen-terme l'impact sur l'environnement soit inversé avec une mise au placard de la transition écologique au nom d'une relance économique.

"A long-terme, cette crise sera une catastrophe pour le climat", estime François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l'Université de Liège, dans un texte diffusé sur les réseaux sociaux cette semaine. Certains effets sont bénéfiques sur le court-terme, comme la pollution de l'air qui diminue ou les émissions de gaz à effet de serre qui chutent. Mais à long-terme, ces bienfaits seront sans doute insignifiants, pense l'expert.

On risque d'offrir une bouée de sauvetage à l'économie du carbone

"On risque de faire exactement le contraire et d'offrir une bouée de sauvetage à l'économie du carbone", alerte François Gemenne. Plusieurs pays annoncent en effet déjà des plans de relance de leur industrie fossile ou des secteurs aériens. "Beaucoup de gouvernements risquent d'en profiter pour remettre en cause les mesures de lutte contre le changement climatique, au nom de la relance économique", écrit le chercheur.

La Tchéquie et la Pologne ont déjà demandé d'abandonner le Green New Deal européen, observe-t-il. La Chine envisage de construire des centaines de centrales à charbon pour relancer son économie.

François Gemenne estime que les mesures de confinement actuelles risquent en plus d'instiller l'idée que la lutte contre le changement climatique demande l'arrêt complet de l'économie. Dire qu'il faudrait "faire pareil pour le climat", c'est risquer un rejet massif des mesures nécessaires pour l'environnement, écrit-il. L'expert ajoute que c'est en plus "absolument insensible pour la situation très compliquée que vivent beaucoup de familles en ce moment".

"Le changement climatique n'est pas une 'crise': c'est une transformation irréversible. Il n'y aura pas de retour à la normale, pas de vaccin. Il faut des mesures structurelles, pas conjoncturelles", conclut-il.

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