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La Bourse de Paris tempère son enthousiasme

La Bourse de Paris restait bien orientée vendredi à la mi-journée (+0,22%), dans le sillage des annonces accommodantes de la Banque centrale européenne (BCE), mais tempérait son enthousiasme face à la résurgence des tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires.

A 13H35 (11H35 GMT), l'indice prenait 12,38 points à 5.540,84 points dans un volume de 2 milliards d'euros. La veille, il avait fini en nette hausse de 1,39% à 5.528,46 points.

Après avoir ouvert en hausse, la cote parisienne est restée bien orientée mais a perdu un peu de terrain.

La Bourse de New York se préparait de son côté à ouvrir en recul.

Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, perdait 0,58%. Celui de l'indice élargi S&P 500 reculait de 0,39%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 0,36%.

L'administration Trump devait dévoiler vendredi une liste définitive des marchandises chinoises visées par des droits de douane américains punitifs. Quelques heures avant l'annonce, Pékin s'est dit prêt à adopter des représailles "immédiates" en cas d'adoption de "mesures protectionnistes unilatérales nuisant aux intérêts chinois".

De son côté, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a déclaré que la confiance était "rompue" avec l'administration américaine sur le commerce mondial.

"Les tensions entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires créent un climat de méfiance et alimentent une certaine prudence en cette fin de semaine", a commenté auprès de l'AFP Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management.

En outre, "le secteur bancaire, qui a un poids assez important dans l'indice, baisse assez significativement, ce qui traduit les inquiétudes sur les taux d'intérêt en zone euro qui vont remonter plus tard que prévu", a-t-il détaillé.

La BCE a décidé jeudi de maintenir ses taux directeurs au plus bas et compte laisser ce niveau inchangé au moins jusqu'à la fin de l'été 2019, alors que les marchés s'attendaient plutôt à une hausse en juin l'année prochaine.

"On retiendra surtout que Mario Draghi (le président de la BCE, NDLR) a su utiliser des mots audibles par le marché, contrairement à la Réserve fédérale américaine en 2013 qui avait semé la panique", a relevé Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

L'institution de Francfort a également annoncé qu'elle allait arrêter à la fin de l'année son vaste programme de rachats d'actifs, aussi appelé "Quantitative easing" ("QE"), pour peu que les prochains mois "confirment" la progression de l'inflation en zone euro.

Cette sortie progressive du "QE" passera par une baisse de son rythme entre octobre et décembre, à 15 milliards d'euros mensuels contre 30 milliards actuellement.

- Secteur automobile demandé -

Du côté des indicateurs, l'agenda est garni des deux côtés de l'Atlantique.

Le taux d'inflation annuel de la zone euro a fortement progressé en mai, à 1,9%, contre 1,3% en avril, en raison d'une forte progression des prix de l'énergie, a confirmé Eurostat.

La Banque de France a réduit sa prévision de croissance pour la France de 1,9% à 1,8% en 2018, afin de tenir compte du "ralentissement temporaire" de l'activité en début d'année et de la baisse de la consommation.

De son côté, la Bundesbank a fortement abaissé sa prévision de croissance pour l'Allemagne cette année, à 2,0% contre 2,5% auparavant, pour intégrer le coup de frein du premier trimestre et les multiples "incertitudes" sur l'économie.

Dans l'après-midi, les acteurs de marché découvriront l'activité industrielle dans la région de New York en juin, la première estimation du moral des ménages pour le même mois ainsi que la production industrielle en mai. Ils prêteront également attention au flux de capitaux investis à long terme en avril.

En matière de valeurs, Teleperformance bondissait de 7,15% à 149,80 euros, après avoir conclu un accord définitif pour racheter la société indienne Intelenet au fonds d'investissement américain Blackstone, pour une valeur d'entreprise d'un milliard de dollars.

Peugeot prenait 1,13% à 21,56 euros, après avoir vu ses immatriculations en Europe bondir de 58% en mai, grâce à l'ajout des marques Opel et Vauxhall rachetées l'an dernier. Dans son sillage, Valeo progressait de 0,86% à 53,80 euros et Michelin de 2,13% à 112,85 euros. Renault, de son côté, perdait 0,59% à 84,33 euros, alors que les immatriculations européennes du groupe ont progressé de 6,4% le mois dernier.

Les valeurs bancaires étaient mal orientées, à l'image de Société Générale (-2,40% à 36,56 euros), BNP Paribas (-2,33% à 53,56 euros) ou encore Crédit Agricole (-2,32% à 11,77 euros).

De même, les pétrolières étaient dans le rouge (Total -0,38% à 52,66 euros, Technip FMC -2,07% à 27,03 euros), dans le sillage des cours du pétrole qui reculaient à une semaine d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Air France-KLM perdait 3,39% à 7 euros. Le nouveau PDG d'Air France-KLM devrait être choisi "dans l'idéal" avant le 15 juillet, a déclaré Anne-Marie Couderc, présidente non-exécutive du groupe depuis le départ de Jean-Marc Janaillac, dans un entretien aux Echos.

  1. Euronext CAC 40

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