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Pyrénées: suspension des constats de dégâts liés à l'ours dans deux vallées

L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a décidé mardi de suspendre la réalisation des constats de dégâts liés à l'ours dans deux vallées de l'Ariège tant que la sécurité de ses agents, menacée par les anti-ours, n'est pas assurée.

"La situation reste assez inquiétante pour nous" en Ariège, a indiqué à l'AFP à Toulouse le délégué régional de l'Office Nicolas Alban, après plusieurs incidents et menaces visant les agents de l'Office, notamment l'incendie le 17 juillet d'un véhicule de l'ONCFS en Haute-Ariège, un acte qualifiée d'"irresponsable" par la préfète Chantal Mauchet.

"Cela a fait l'objet de discussions et d'évaluations. Le directeur général de l'ONCFS a décidé de suspendre la réalisation des constats de dégâts liés à l'ours dans les zones où les conditions de sécurité ne sont pas réunies, c'est-à-dire les vallées d'Aston et de Vicdessos près des frontières de l'Andorre et de l'Espagne. Ces constats permettent aux éleveurs d'être indemnisés.

Fin juin, des élus et éleveurs de l'Ariège avaient réclamé que l'Etat retire des ours dans la zone après la mort de plus de 250 brebis tombées d'une crête dans le massif de l'Aston suite, selon la préfecture, à la présence d'un ours.

La suspension de l'ONCFS durera "jusqu'à ce qu'on ait l'assurance d'un retour à un climat apaisé, a poursuivi M. Alban, toutes les autres missions de l'Office continuent sur cette zone", comme dans le reste du département, où les opposants à la présence de l'ours sont particulièrement virulents.

"A ma connaissance, c'est la première fois qu'on en arrive là, c'est tout à fait regrettable. Ca ne rend pas service aux éleveurs. Mais c'est une question de sécurité. On travaille actuellement pour rétablir un climat apaisé", a conclu le délégué régional.

La suspension de certaines activités de l'Office en Ariège intervient le jour où le gouvernement a annoncé la mise en place d'un nouveau dispositif unifié pour indemniser les éleveurs des pertes liées aux attaques de loups, d'ours et de lynx.

Il comporte "un barème unique pour tous les dégâts quel que soit le prédateur", loup, ours ou lynx, ont indiqué les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture dans un communiqué commun.

Les tensions sont vives ces derniers mois entre les partisans d'un retrait graduel d'ours dans les Pyrénées et ceux plaidant pour un renforcement de la protection des troupeaux. La population d'ours dans le massif pyrénéen est estimée actuellement à plus d'une quarantaine de spécimens.

Et le 20 juillet, les opposants à la présence des ours dans le massif pyrénéen se sont fait entendre à la veille de l'étape ariégeoise du Tour de France, à Foix Prat d'Albis. "Le pastoralisme est menacé par l'introduction d'ours slovènes, population qui ne cesse d'augmenter et devient hors de contrôle", a alerté la FDSEA de l'Ariège, par la voix de son président Jacques Hato.

"Avec 48 ours répartis sur 11 communes ariégeoises, les dégâts causés par ces prédateurs augmentent de façon exponentielle: + 25 % de dossiers de dommages d'ours par rapport à la même date l'an passé", a détaillé la FDSEA. "L'anéantissement de l'élevage de montagne aurait des conséquences désastreuses, insoupçonnées pour nos territoires, mais totalement occultées par l'Etat", selon lui.

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