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Syrie: douze tirs français dont trois missiles de croisière navals, une première

Neuf avions de chasse, cinq frégates de premier rang et, pour la première fois, des tirs de missiles de croisière navals: la France a mobilisé d'importants moyens pour frapper deux sites de production d'armes chimiques du régime syrien, aux côtés de ses alliés américain et britannique.

Paris a annoncé avoir tiré douze missiles de croisière sur la centaine ayant visé la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, qui sont "tous (...) parvenus à leur objectif", selon la ministre des Armées, Florence Parly.

Parmi eux, trois missiles de croisière navals MdCN, d'une portée de 1.000 km et d'une précision de l'ordre du métrique, ont été tirés par une frégate multimissions (FREMM) déployée en Méditerranée orientale.

"C'est la première fois que ce type de missile est employé depuis sa mise en service dans les armées françaises", a fait valoir le chef d'état-major français, le général François Lecointre.

Paris rejoint ainsi le club fermé des pays disposant, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie, de missiles de croisière embarqués sur des bâtiments de guerre.

Ce nouvel armement est "stratégique car cela veut dire qu'à l'avenir les Français pourraient le cas échéant, si la situation chimique se présentait à nouveau, opérer tout seuls", commente François Heisbourg, président de l'IISS (International Institute for Strategic Studies).

Au total, pour cette opération, Paris a déployé en Méditerranée trois FREMM, une frégate anti sous-marine, une frégate antiaérienne et un pétrolier ravitailleur.

Côté aérien, la France a mobilisé cinq Rafale, quatre Mirage 2000-5 et deux avions de surveillance aérienne Awacs, qui ont décollé de France, accompagnés par six avions ravitailleurs.

Les Rafale ont tiré neuf missiles Scalp (portée supérieure à 250 km).

"Les Français avaient le commandement tactique de l'opération aérienne" menée de pair avec les Américains et les Britanniques, souligne un gradé de haut rang.

"Pendant l'opération, il y a eu des manœuvres de +déception+ (tromperie, NDLR) par brouillage radar et une petite attaque cyber qui ont été surmontées", a-t-il précisé à l'AFP.

Par ailleurs, "l'efficacité de la défense sol-air syrienne a été très faible, voire moins que cela", a affirmé le général François Lecointre, rejetant les allégations russes selon lesquelles 71 missiles occidentaux sur 103 auraient été interceptés par les forces syriennes équipées par Moscou.

L'attitude des Russes, elle, n'a été "ni active ni pro-active mais en simple protection" de leurs emprises en Syrie, a-t-il ajouté.

"Les Russes étaient présents mais ils sont restés dans leur couloir de jeu", résume-t-on de source militaire.

Tous les tirs français se sont concentrés sur deux sites dans la région de Homs, l'un dédié au stockage et l'autre à la production d'armes chimiques.

Au terme de l'opération, "la capacité de la Syrie à concevoir, produire et stocker des armes chimiques a été considérablement amoindrie", a assuré Florence Parly.

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