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Un ancien cadre de Michelin soupçonné d'espionnage industriel jugé lundi

Un ancien cadre de Michelin, le numéro un mondial du pneumatique, soupçonné d'avoir voulu vendre des données confidentielles à son concurrent japonais Bridgestone en juillet 2007, doit comparaître lundi devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

Interpellé le 9 janvier 2008, Marwan Arbache, 34 ans, avait été mis en examen pour "livraison à une entreprise étrangère de renseignements dont l'exploitation, la divulgation ou la réunion est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation", ainsi que "violation des secrets de fabrique et abus de confiance".

Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

M. Arbache avait démissionné fin mars 2007 après avoir travaillé sept ans chez le manufacturier clermontois, où il avait occupé un poste de responsable de la division poids lourds Europe.

Il est soupçonné d'avoir proposé en juillet 2007 par courrier électronique à Bridgestone, premier fabricant japonais de pneus et un des principaux concurrents de Michelin, des données confidentielles en échange de 100.000 livres sterling (115.000 euros environ).

Bridgestone avait aussitôt alerté Michelin.

Sous le nom de Fukuda, les responsables de la sécurité du manufacturier clermontois se sont substitués aux Japonais pour tendre un piège à leur ancien salarié et ont réussi à percer sa véritable identité. Pendant que, sous le nom de Pablo de Santiago, M. Arbache appâtait ses interlocuteurs en envoyant des extraits de documents, "Fukuda" s?employait à cerner sa véritable identité.

Michelin a ensuite déposé une plainte, suivie d?une enquête et de l?interpellation de M. Arbache le 9 janvier 2008.

Tout au long de l?instruction, Michelin a fait valoir auprès du juge d'instruction que la fuite de secrets industriels de première importance, tel un nouveau procédé de fabrication de pneus de poids lourds, destiné à leur assurer une plus grande longévité, aurait pu lui causer un grave préjudice.

L'avocat clermontois de M. Arbache, Me Gilles-Jean Portejoie, met quant à lui en avant que "Michelin n?a subi aucun préjudice", puisque aucun document n?est tombé entre des mains étrangères, ce qui évite à son client de comparaître devant une cour d?assises, assurant que ce dernier "ne serait pas allé jusqu?au bout", parce que c'était "pour lui une sorte de jeu".

Après le renvoi de l'audience, initialement prévue le 18 janvier, le procès doit débuter lundi à 14H00 au tribunal correctionnel. Le jugement devrait être mis en délibéré dans la soirée.

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