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Euro de volley: Julien Lyneel, le remplaçant de luxe d'Earvin Ngapeth

Avec son bras gauche fulgurant, au service comme à l'attaque, Julien Lyneel est sur son petit nuage et a ébloui l'Arena Sud de France sur les quatre premiers matches de la France à l'Euro de volley, en parfait remplaçant d'Earvin Ngapeth.

S'il y en a bien un qui ne voulait surtout pas rater cet Euro, c'est bien lui. A 29 ans, Julien Lyneel évolue à domicile sur cette phase de groupe du Championnat d'Europe, lui qui a grandi à Montpellier.

Hors de question donc pour lui de ne pas être dans le groupe, alors qu'il n'avait pas été retenu pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, face à une concurrence très forte chez les Bleus à son poste.

Au départ il n'était pas censé débuter les rencontres de cet Euro, la place étant réservée à Earvin Ngapeth. Une attaque à l'échauffement lors du dernier match de préparation le 7 septembre pour la star des champions d'Europe 2015 a toutefois changé la donne: douleur au niveau des côtes et lésion musculaire qui nécessitent du repos pour Ngapeth, et place de titulaire pour Lyneel.

Meilleur marqueur contre la Roumanie en ouverture (18 points), il a surtout impressionné, comme le reste de l'équipe, lundi contre la Bulgarie (17 points), souvent citée parmi les outsiders de la compétition comme la France, l'Italie ou la Serbie.

"Je ne suis plus embêté physiquement, je me sens bien, je joue avec des gars qui me font confiance. On joue bien collectivement, et du coup tout se passe bien", souligne le gaucher à la queue de cheval, facilement identifiable sur le terrain.

- Profondeur de banc -

Attaquant/réceptioneur qui fait les beaux jours de Jastrzebski en première division polonaise, terre de volley par excellence, Lyneel propose un profil atypique dans le volley moderne, avec un physique longiligne (1,92 m pour 88 kg) loin des masses musculaires que l'on peut retrouver en Russie ou en Serbie.

Passé par la formation du club de foot de Montpellier, où il a notamment côtoyé Rémy Cabella ou Younès Belhanda, il a finalement bifurqué vers le volley, en salle et sur le sable, qu'ont pratiqué ses parents.

Il reconnait que le "fait de jouer à la maison, ça apporte un petit plus. La famille, les amis, ça donne de la force, c'est sûr", glisse-t-il, après avoir passé du temps avec ses proches dans la salle montpelliéraine, au terme de la démonstration contre la Bulgarie.

"C'est mieux que de jouer au fin fond de la Sibérie. C'est que du bonheur", ajoute-t-il.

Depuis quelques jours, il exécute l'une de ses plus belles partitions sous le maillot tricolore, mais pas forcément la meilleure. "Je me rappelle d'un Championnat d'Europe en 2013 où je me sentais très bien, ou d'une Ligue mondiale en 2016", note-t-il.

Victime d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche, il a raté le Mondial-2014, où les Français ont frôlé le podium, battus par l'Allemagne pour la médaille de bronze. Il a revanche été du doublé historique en 2015: triomphe en Ligue mondiale à l'été au Brésil, et premier titre européen à l'automne en Bulgarie.

Avec le retour progressif de Ngapeth (qui a servi à deux reprises lors du premier set contre la Bulgarie) et celui de Trévor Clevenot (remis de sa blessure aux adducteurs en fin de préparation), le temps de jeu de Lyneel va baisser avec cinq attaquants/réceptionneurs dans le groupe, mais ça ne lui pose aucun problème.

"Earvin, il est là, il va revenir et rejouera. Ne vous inquiétez pas pour lui. Mais il y a d'autres joueurs en équipe de France. On n'est plus seulement six ou sept, on l'a prouvé", conclut-il.

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