Accueil Actu

GB: unité et antisémitisme au programme du 1er débat pour élire le chef du Labour

(Belga) Pour leur premier débat, les cinq candidats travaillistes à la succession de Jeremy Corbyn ont promis samedi de répondre aux accusations d'antisémitisme visant le Labour, ainsi que de surmonter leurs divisions pour faire face au Premier ministre conservateur Boris Johnson.

Devant 500 membres du Labour à Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre), les quatre femmes et l'unique homme en lice se sont accordés sur le besoin de "réunir et reconstruire" le Labour, selon les mots d'une des favorites, la députée de 40 ans Rebecca Long-Bailey. Dénonçant "des insultes horribles au sein du parti" sous le mandat de Jeremy Corbyn, qu'elle a souvent critiqué, la députée Jess Philipps, 38 ans, a invité les travaillistes à enfin travailler comme "une grande équipe". Ella a été rejointe sur ce point par l'expérimentée Emily Thornberry, ancienne chargée des Affaires étrangères pour l'opposition, qui estime que le Labour devrait se concentrer sur la lutte contre les Tories. Le vainqueur de cette course devra en effet affronter en première ligne le Premier ministre conservateur Boris Johnson, qui dispose depuis décembre d'une majorité confortable au Parlement pour remodeler à sa guise l'économie après le Brexit, prévu au 31 janvier. Son ministre des Finances, Sajid Javid, a déjà promis que le Royaume-Uni ne ferait pas partie "du marché unique européen ni de l'union douanière", une fois la période de transition passée. Mais les difficultés à réaliser ce Brexit économique pourraient mettre à mal la majorité conservatrice et donner une chance à l'opposition de se relever, après avoir connu une de ses pires défaites en 120 ans d'existence, ne récoltant que 203 sièges sur 650 au Parlement. Jugeant lui aussi que le parti n'avait été que "trop divisé", l'autre favori, l'europhile Keir Starmer, a appelé à "ne pas s'en prendre aux précédents dirigeants travaillistes". Le candidat centriste de 57 ans, chargé depuis trois ans du Brexit au sein de la formation d'opposition, tente ainsi de séduire la base militante, située beaucoup plus à gauche que lui. Mais ce voeu pieu s'est vite heurté aux vieux fantômes du parti: l'ensemble des candidats a dû clairement se positionner par rapport aux accusations d'antisémitisme émises à l'encontre du Labour de Jeremy Corbyn, qui l'ont lourdement plombé lors de la campagne pour les législatives du 12 décembre. La députée Lisa Nandy, 40 ans, s'est déclaré "honteuse" de son parti et n'a pas hésité à fustiger un Labour qui a "donné un feu vert aux antisémites". Jess Philippe a jugé "profondément grave" que "des Juifs se soient sentis inquiets que le Labour gagne les élections", se positionnant en "dirigeante qui s'est prononcée contre l'antisémitisme et toutes les autres formes de harcèlement". Vue comme l'héritière naturelle du chef actuel, Rebecca Long-Bailey a reconnu que le parti "n'av(ait) pas traité la question efficacement et n'av(ait) pas répondu aux plaintes". "Si vous êtes antisémite, vous n'avez rien à faire au Parti travailliste", a assuré Keir Starmer, ajoutant tout de même qu'il était "possible de critiquer la politique d'Israël sans pour autant être antisémite". Le dirigeant du parti est choisi par l'ensemble de ses quelque 500.000 membres. Pour pouvoir voter par voie postale, ceux-ci devront avoir rejoint le parti avant le 20 janvier et débourser 25 livres (29 euros). Le vote à proprement parler doit se dérouler du 21 février au 2 avril, avant l'annonce du nom du nouveau chef du parti le 4 avril. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous