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Grèce: le Parlement débat sur la question des réparations allemandes

(Belga) Les députés grecs ont commencé mercredi à débattre d'une résolution sur la demande de réparations à l'Allemagne, principalement pour les crimes commis pendant l'occupation nazie de la Grèce, une question depuis longtemps contestée par Berlin.

"Le Parlement appelle le gouvernement grec à procéder à toute action diplomatique ou légale pour satisfaire toute revendication de l'Etat grec provenant de la première et de la seconde Guerre mondiale", indique cette résolution. La majorité des députés de l'Assemblée, allant du parti au pouvoir de la gauche Syriza d'Alexis Tsipras aux principaux partis d'opposition, la droite Nouvelle-Démocratie et les socialistes de Kinal, devraient voter en faveur de cette motion mercredi soir. La question des réparations financières réclamées à l'Allemagne en compensation des crimes commis lors de l'occupation du pays par les nazis (1941-1944) et d'un emprunt forcé à la Grèce contracté en 1942 est un vieux débat en Grèce, réclamé par tous les gouvernements précédents de droite ou socialiste. La question a été ravivée pendant la crise de la dette (2010-2018), l'Allemagne étant tenue responsable par les Grecs des strictes politiques d'austérité imposées au pays en échange des prêts internationaux pour éviter sa faillite. Berlin a toujours opposé une fin de non recevoir à la volonté grecque de rouvrir le dossier, soutenant que la question avait été définitivement réglée en 1960 dans le cadre d'un accord avec plusieurs gouvernements européens. "Ces revendications sont toujours actives. Elle n'ont jamais été abandonnées par la Grèce", a affirmé le président du Parlement Nikos Voutsis aux médias. Une commission parlementaire a chiffré l'année dernière les revendications à 270 milliards d'euros comprenant dommages et pillages de la Grande guerre ainsi que les atrocités et le prêt forcé lors de l'occupation nazie. Les relations gréco-allemandes se sont améliorées ces dernières années, après qu'Alexis Tsipras eut accepté à mettre en oeuvre les mesures d'austérité prônées par les créanciers, UE et FMI, et coopéré étroitement avec la chancelière allemande Angela Merkel. Lors d'une visite à Athènes en janvier, Angela Merkel s'est dit "consciente" de la "responsabilité historique" de l'Allemagne pour "la souffrance infligée à la Grèce" pendant la période nazie. Et en 2014, l'ancien président Joachim Gauck avait indiqué qu'"indépendamment des positions juridiques" de l'Allemagne, "nous demandons pardon pour les atrocités" commises". (Belga)

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