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La Pologne insiste sur le déploiement du bouclier antimissile par l'Otan

La Pologne a demandé lundi à l'Otan de veiller sur la mise en place d'un bouclier antimissile, dans le contexte des tensions avec la Russie en raison du conflit en Ukraine.

"Nous nous prononçons fermement pour la construction de ce système comme d'un système de l'Otan, car seulement en tant que tel il a un sens profond, tant du point de vue politique que militaire", a dit le président Bronislaw Komorowski devant la presse à l'issue d'un entretien avec le nouveau secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg qui effectue en Pologne sa première visite à l'étranger depuis son entrée en fonctions le 1er octobre.

"La Pologne est déterminée à réaliser son projet de bouclier antimissile et antiaérien - important non seulement pour la Pologne - et nous maintenons nos engagements concernant les éléments américains de ce bouclier", a souligné le président Komorowski.

L'Otan avait décidé en 2010 de créer un bouclier pour l'ensemble de ses membres, en utilisant des technologies américaines, mais ce projet doit prendre des années pour devenir opérationnel. Il constitue l'un des principaux sujets de discorde entre l'Alliance et la Russie qui le perçoit comme une menace pour sa sécurité.

La question de l'élément polonais du bouclier est devenue d'actualité dans le contexte de l'agression russe contre l'Ukraine.

- 'Participant clé' -

Varsovie avait annoncé l'année dernière qu'elle avait l'intention de dépenser jusqu'à 33,6 milliards d'euros pour mettre en place son propre bouclier, au lendemain de l'annonce que Washington allait renoncer à la phase finale du système de défense européen.

M. Stoltenberg a souligné lundi que "la Pologne est un participant clé" de ce système.

Basé sur une technologie américaine, le projet doit être progressivement installé d'ici 2020, officiellement dans un but défensif contre l'Iran.

Le premier des quatre destroyers américains déployés dans le cadre du bouclier est arrivé en février dans la base navale de Rota, dans le sud de l'Espagne, équipé de missiles SM-3 sur les plates-formes navales Aegis. D'autres installations du système doivent être déployées notamment en Roumanie et en Pologne.

Lundi à Varsovie, M. Stoltenberg a réaffirmé la volonté de l'Alliance d'assurer "une présence continue" sur le flanc est de sa zone, tout en soulignant qu'il s'agissait d'une action "pleinement défensive".

Evoquant par ailleurs la situation de la Turquie - qu'il doit visiter prochainement - il a souligné que l'Otan la soutiendrait face à la menace de la parti du groupe Etat islamique (EI).

Les 28 pays de l'Alliance ont adopté début septembre au Pays de Galles un plan de réactivité qui doit notamment permettre de déployer des troupes en quelques jours en cas de crise touchant l'un de ses membres. Les ministres de la Défense de l'Otan devraient donner en février leur accord sur l'organisation, la composition et la taille de cette force surnommée "fer de lance".

M. Stoltenberg a rencontré lundi le président polonais et la nouvelle Première ministre Ewa Kopacz, avant de se rendre sur la base de Lask (centre) pour y rencontrer des pilotes et militaires actifs dans la mission de police de l'air.

Il s'est entretenu à bâtons rompus avec les pilotes de l'Alliance et a pu voir de près leurs appareils, un AWACS, grand avion d'observation de l'Otan, et des chasseurs: un F18 canadien, des F16 américain, polonais, portugais et néerlandais, et un Eurofighter allemand.

Depuis le début de l'année, les interceptions d'avions militaires russes s'approchant des espaces aériens de pays baltes et est-européens ont plus que doublé, a révélé lundi à l'AFP un responsable de l'Otan.

Ces aéronefs militaires russes s'aventurent sans se faire connaître au préalable près des espaces aériens de pays membres de l'Otan, au-dessus de la mer Baltique et de la mer Noire, a expliqué ce responsable.

Les Alliés ont considérablement renforcé la présence de chasseurs dans les pays baltes et en Pologne depuis l'annexion de la Crimée et alors que la crise dans l'est de l'Ukraine gagnait en ampleur.

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