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Pour le parquet, le Sea-Watch n'a commis aucun délit en débarquant 47 migrants en Sicile

(Belga) Le parquet de Catane, le port sicilien dans lequel le navire humanitaire Sea-Watch 3 est bloqué, a estimé samedi que l'ONG n'avait commis aucun délit en sauvant 47 migrants aux large des côtes libyennes et en les débarquant en Italie.

Une enquête menée par la police et les gardes-côtes italiens "n'a pas permis d'établir des éléments de responsabilité pénale dans le comportement des responsables du Sea Watch 3", a affirmé le procureur de Catane, Carmelo Zuccaro. Le magistrat a analysé le comportement de l'équipage du navire depuis le sauvetage des 47 migrants le 19 janvier jusqu'au débarquement jeudi à Catane. Il qualifie de "justifiées" chacune de ses décisions. Le parquet a cependant ouvert une enquête contre X pour aide à l'immigration clandestine, mais qui vise surtout les réseaux de passeurs, comme à chaque arrivée de migrants. Cette position de M. Zuccaro représente un désaveu pour le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, patron de l'extrême droite italienne, qui avait assuré la semaine dernière disposer d'"éléments concrets" prouvant que l'équipage avait désobéi aux consignes. L'ONG allemande avait elle-même fait part de son inquiétude face au choix de Catane pour débarquer les migrants, tant M. Zuccaro s'est montré incisif contre les ONG ces dernières années, multipliant les déclarations incendiaires sur ce qu'il considère comme une collusion entre ONG et passeurs. "Nous sommes tous absolument convaincus que nous n'avons rien fait de mal. Que nous avons respecté la loi à la lettre", avait déclaré jeudi Kim Heaton-Heather, chef de mission à bord du Sea Watch 3. Le parquet de Catane rejoint dans ses conclusions celui de Syracuse, ville sicilienne en face de laquelle le Sea-Watch a mouillé plusieurs jours, qui avait conclu, lui aussi, que la conduite de l'ONG dans cette affaire n'était pas répréhensible. Le Sea-Watch 3 reste cependant bloqué à Catane en raison d'"une série de non conformités concernant aussi bien la sécurité de la navigation que le respect des règles en matière de protection de l'environnement", ont indiqué vendredi les gardes-côtes italiens. Tant que ces questions n'auront pas été résolues, le navire ne pourra pas repartir, ont ajouté les gardes-côtes. (Belga)

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